3 mois d’enfermement en rétention : 2019 marque un tournant dans la répression des personnes étrangères

dimanche 6 janvier 2019
par  SUD Éduc

Campagne CIMADE

Du 2 janvier au 1er avril 2019, La Cimade témoigne quotidiennement de la nouvelle durée de rétention. Pendant 90 jours, depuis l’intérieur des centres de rétention, une chronique de la honte se déroule via un fil Twitter : #3MoisDerrièreLesBarbelés

Le 2 janvier 2019, la durée maximale d’enfermement en rétention des personnes étrangères va doubler. L’administration a désormais 90 jours, contre 45 auparavant, pour expulser du territoire les personnes privées de liberté dans les centres de rétention administrative (CRA). Cette disposition de la loi asile immigration, très controversée jusqu’au sein des rangs de la majorité, marque un tournant répressif sans précédent.

50 000 personnes subissent la privation de liberté en rétention chaque année en France ; elles sont désormais menacées de trois mois d’enfermement sans avoir commis aucun délit. Les familles avec enfants sont également concernées. Ceci dans un contexte où le nombre de personnes emmenées de force dans ces prisons qui ne disent pas leur nom explose[1]. Un contexte marqué par des tensions, des violences, des violations des droits que les intervenantes en rétention n’avaient jamais constatées. Les traumatismes que cette violence institutionnelle implique seront considérablement amplifiés par cette nouvelle durée délétère.