A Londres, les grandes entreprises financent le nouveau lycée français

dimanche 10 février 2019
par  SUD Éduc

Le coût de la scolarité de cet établissement privé et le quota de places réservées aux enfants des investisseurs fait débat.

En campagne présidentielle à Londres en 2007, Nicolas Sarkozy avait appelé les expatriés à rentrer en France. « Revenez ! On a besoin de votre travail, de votre intelligence ! », avait-il lancé. Signe des temps ? François Hollande a tenu un discours rigoureusement inverse, mardi 22 septembre, devant les parents d’élèves et le personnel du nouveau lycée français Winston-Churchill qu’il était venu inaugurer. « Le nombre d’expatriés ne cesse d’augmenter, c’est bien ! (…) Si Londres est une grande ville française, tant mieux ! », s’est félicité le président, prenant à rebrousse-poil un auditoire qui justifie couramment l’expatriation par la conviction que « rien ne va plus en France » depuis 2012 et donne en exemple le libéralisme économique britannique. Quelque 200 000 Français résideraient dans le Grand Londres.

L’éloge de M. Hollande sur l’expatriation pouvait paraître forcé. L’établissement scolaire flambant neuf implanté dans un bâtiment art déco rénové à Wembley ne correspond pas précisément à l’idéal de la démocratisation scolaire qu’un président socialiste est censé défendre. Aménagé en un temps record pour faire face à une énorme demande scolaire non satisfaite, Winston-Churchill résulte de l’investissement financier d’une trentaine de grandes entreprises françaises implantées à Londres et décidées à régler le casse-tête de la scolarisation des enfants de leurs salariés.

En contrepartie de leur contribution, Total, LVMH, Natixis, EDF ou le Crédit agricole ont obtenu qu’un quota de places soit réservé à leurs expatriés dans cet établissement privé où l’année de scolarité est facturée 10 000 livres sterling (13 800 euros).