Après la pensée unique, le mensonge global. Citoyens, soyez patriotes, n’encombrez plus les urgences, mourez chez vous !

jeudi 6 juin 2019
par  SUD Éduc

Ceausescurisation de la France qui consiste à tenir un discours et à faire le contraire tout en affirmant qu’on fait ce que l’on ne fait pas.

L’express
De bonnes intentions donc, malheureusement gâchées par un manque d’ambition sur les moyens et les délais envisagés : 400 postes de généralistes, c’est ridicule au regard des besoins réels ; 2022, c’est bien tard pour assurer un espace numérique à chaque patient. Sans parler des grands absents de la réforme que sont les paramédicaux : aides-soignants, infirmières, orthophonistes, kinés, psys, diététiciens et j’en passe. Comme si, aux yeux du Président, les professionnels de santé se résumaient aux seuls médecins.

Deux fois plus d’admissions en dix ans

La tendance est observée partout en France. Selon un rapport du Sénat, le nombre d’admissions dans les urgences a même doublé en dix ans, passant de dix millions de patients en 1996 à vingt-et-un millions en 2016. Dans ce contexte déjà tendu, les syndicats dénoncent également l’objectif gouvernemental de favoriser les admissions ambulatoires pour au moins 70% de tous les actes chirurgicaux, synonyme de fermeture de lits dans les unités concernées.

Les patients doivent souvent attendre aux urgences avant d’être hospitalisés dans une unité médicale, même après leur diagnostic. Lors de cette attente, « les patients sont sous la surveillance de paramédicaux, explique Lydia. Mais il faut également s’occuper des urgences vitales », poursuit l’infirmière. Les patients continuent d’arriver !" Faute de lits disponibles, plus de 15 000 patients ont ainsi passé la nuit sur un brancard des urgences avant d’être hospitalisés dans une unité, selon le bilan 2018 dressé par Samu-urgences. De quoi engorger un peu plus les couloirs des unités des urgences.

Auparavant, il restait rarement plus de cinq à dix patients aux urgences après le service de nuit. Maintenant, nous sommes davantage entre vingt et vingt-cinq car il n’y a pas de place dans les unités d’hospitalisation.David, infirmier urgentiste à Strasbourgà franceinfo

« Les gens pensent souvent que les urgences sont engorgées par des patients qui viennent pour rien, mais ce n’est pas le cas », insiste Sophie, une aide-soignante du centre de la France. Comme de nombreux professionnels, elle réclame la création de « lits d’aval » dans les différentes unités d’hospitalisation, afin de libérer rapidement les patients déjà diagnostiqués et qui attendent d’être transférés. Il s’agit d’une sérieuse question de santé publique. Une étude menée par une équipe de chercheurs de Nîmes (Gard) et Montpellier (Hérault) montre en effet que le taux de mortalité est de 7,8% chez les patients hospitalisés après avoir attendu aux urgences, contre 6,3% pour les patients pris en charge sans attente.