Budget : 180 suppressions de postes dans les écoles françaises à l’étranger en 2018

mardi 5 février 2019
par  SUD Éduc

Les suppressions de postes d’enseignants qui se profilent dans les écoles françaises à l’étranger inquiètent les syndicats et les parents d’élèves. Elles sont liées aux restrictions budgétaires attendues sur l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). Cet opérateur public regroupe 492 établissements dans le monde entier. Les inquiétudes sont apparues dès juillet, avec « le coup de massue » de l’annulation de crédits du gouvernement, pour reprendre la formule de Patrick Soldat, du SNES-FSU. L’annulation de 33 millions d’euros de crédits pour l’exercice 2017 va se répercuter sur les années suivantes, redoutent plusieurs syndicats, car il était inenvisageable de supprimer des postes d’enseignants sur 2017, en pleine année scolaire.
« Une très grosse inquiétude "

L’AEFE annonce aux « Echos » la suppression de 80 postes d’expatriés et de 100 postes d’enseignants résidents pour 2018 sur les établissements en gestion directe (74) et ceux qui sont conventionnés (262). En 2019, 160 autres postes pourraient disparaître - l’Agence parle « d’hypothèses de travail ». Pour 2020, l’Agence n’a « pas de projection de son allocation de budget ". La FSU et le Sgen-CFDT redoutent la disparition de plus de 500 postes d’ici à 2020. A l’Unsa-Education, on espère encore changer la donne lors des discussions du projet de loi de finances pour 2018.
« Augmentation des frais de scolarité "

Les parents d’élèves craignent les conséquences sur la qualité de la formation, avec le recrutement accru d’enseignants en contrat local non formés pour compenser les suppressions de postes. Et s’attendent à une hausse des frais de scolarité, liée à la participation accrue des établissements au budget de l’AEFE qui pourrait passer de 6 % à 9 %. Dans une lettre au ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, la principale fédération de parents d’élèves, la FAPEE, évoque des augmentations « difficiles à assumer pour les familles ».

« Ceux qui fréquentent ces établissements ne sont pas tous de riches vedettes de cinéma », appuie Patrick Soldat qui prédit « un effet d’éviction ». « A Buenos Aires, c’est une catastrophe, regrette déjà Isabelle Tardée, déléguée générale de la FAPEE. Entre l’inflation galopante et les restrictions budgétaires annoncées, les frais de scolarité vont augmenter de 40 % ». Elle pointe aussi la concurrence d’autres écoles étrangères, car « il y a un véritable marché de l’éducation ". Au lycée français de Zürich, les parents d’élèves, très impliqués dans la gestion de l’établissement, s’attendent à une hausse de 340 euros par élève, et envisagent de mettre un terme à leur convention avec l’AEFE.