Ça n’arrive pas qu’aux autres. Quelques pistes de lecture de romans avec, pour toile de fond, des systèmes totalitaires.

samedi 19 décembre 2020
par  SUD Éduc


On n’a rien vu venir - Roman à 7 voix - Poche
Anne-Gaëlle Balpe, Clémentine Beauvais, Sandrine Beau, Agnès Laroche

Des manifestations de liesse populaire ont lieu dans tout le pays : le Parti de la Liberté a gagné les élections... Mais, très vite, le nouveau pouvoir exclut tous ceux qui s’éloignent un tant soit peu de la norme - les "mal-habillés", les "trop-foncés", les "pas-assez-valides"...- et instaure des règles de plus en plus contraignantes. La liste des nouvelles lois et prohibitions s’allonge, les contrevenants sont traqués.
Comment en est-on arrivé là ? On n’a rien vu venir décrit, à travers le regard de 7 familles, l’arrivée au pouvoir du "Parti de la Liberté" et les mesures radicales qui s’ensuivent. Les 7 chapitres présentent diverses facettes de la politique extrémiste d’un parti qui s’est fait discrètement sa place et pour qui la plupart ont voté, parce que ce qu’il disait avait l’air si bien... Un texte qui montre, avec des mots adaptés à son public, les dégâts que peut produire la propagande démagogique.

“Moi, le Suprême” : une brillante plongée dans la tête d’un dictateur signée Roa Bastos

Dans un monologue imaginaire, le despote fondateur du Paraguay conjure par l’écriture l’horreur de sa condition humaine. L’œuvre maîtresse de Roa Bastos, enfin rééditée.

Écrire la vie d’un dictateur est un projet littéraire périlleux. Trop près, on loupe le despote ; trop loin, on rate l’homme. Augusto Roa Bastos (1917-2005), lui, s’est accroché à la grandiloquence d’un titre, celui de « Dictateur suprême et perpétuel » que s’est donné le père fondateur du Paraguay, José Gaspar de Francia, qui le gouverna de 1814 à sa mort, en 1840. (Télérama)

L’Automne du patriarche - Gabriel Garcia Marquez

L’Automne du patriarche raconte la vie d’un dictateur sans âge - il aurait entre 107 et 232 ans, personne ne sait plus très bien - qui règne de façon tyrannique sur un pays tropical sous-développé. Grotesque, pitoyable, sale et grossier, notre roi vit dans un palais délabré, fréquenté seulement par des poules et des vaches. Il y a bien longtemps que les hommes ne s’y risquent plus ; la cruauté du patriarche ayant réussi à faire fuir les courtisans les plus assidus.

Mais voilà que ce dictateur fantoche tombe éperdument amoureux de la reine de beauté des pauvres, la sublime Manuelle Sanchez...

Satire désopilante de tous les régimes dictatoriaux, L’Automne du patriarche creuse une brèche dans le registre du burlesque, il parvient à rendre le burlesque plus profond et plus touchant. Le critique littéraire Max-Pol Fouchet a dit de ce roman : « C’est trop puissant et admirable pour s’y soustraire. » —Denis Gombert

Les trois soeurs et le dictateur
Elise Fontenaille

Mina, une adolescente américaine, se rend pour la première fois en République dominicaine, le pays d’origine de son père. Elle fait la rencontre de sa grand-tante, qui va lui révéler le destin tragique de sa grand-mère, Minerva Mirabal. Adolescente encore, cette dernière a tenu tête au dictateur de l’époque, Rafael Trujillo, qui voulait en faire sa maîtresse.
S’appuyant sur l’histoire véridique des sœurs Mirabal, assassinées le 25 novembre 1960, devenu depuis le jour de lutte contre les violences faites aux femmes dans le monde entier, Elise Fontenaille nous plonge dans un conte contemporain cruel, une leçon d’histoire et une leçon de courage. Par l’auteure de « Le garçon qui volait des avions » (plus de 16 000 exemplaires vendus, de nombreux prix).