Contre les réformes Blanquer, 5 000 enseignants manifestent à Paris
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Contre les réformes Blanquer, 5 000 enseignants manifestent à Paris
Le nouveau baccalauréat et la loi baptisée « pour une école de la confiance » concentrent les critiques des professionnels de l’éducation nationale.
Pour protester contre les réformes de Jean-Michel Blanquer, accusé de mener une politique de destruction de l’éducation nationale, environ 5 000 enseignants ont manifesté samedi à Paris aux slogans de « Pas de bac poubelle », « Défendons l’éducation, bloquons Blanquer », « Réformes Blanquer = réformes inégalitaires ». Le cabinet Occurence, qui a effectué un comptage pour un groupe de médias dont Le Monde, a dénombré 5 600 participants. La préfecture de police a de son côté compté 4 600 manifestants.
A l’appel de plusieurs syndicats, des enseignants venus de toute l’Ile-de-France, de Marseille, Montpellier ou de l’est de la France ont défilé principalement contre la loi baptisée « pour l’école de la confiance » et la réforme du baccalauréat. Plusieurs manifestants portaient du scotch sur les lèvres pour dénoncer l’article 1er de la loi qui fixe un devoir d’exemplarité du personnel éducatif. « Cela sonne comme un rappel à l’ordre », a déclaré à l’AFP Sabine Baudry, professeure des écoles à Villerupt (Meurthe-et-Moselle). « C’est une restriction de notre liberté d’expression », a-t-elle dénoncé.
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Contre « la sélection à tous les niveaux »
Le Sénat se prononcera mardi par un vote solennel sur ce projet de loi, déjà adopté en première lecture par l’Assemblée nationale. Le texte doit ensuite être examiné lors d’une commission mixte paritaire (CMP) qui pourra encore modifier ou supprimer des dispositions. L’abaissement de 6 à 3 ans de l’âge de l’instruction obligatoire, mesure phare du texte, revient à faire « un cadeau aux écoles privées », pour un enseignant d’Ars-Laquenexy (Moselle) cité par l’AFP et qui tient à rester anonyme. « Elles vont être encore davantage subventionnées », a-t-il dénoncé.
Vendredi soir, le Sénat a supprimé la disposition contestée sur un regroupement des classes d’un collège et d’une ou plusieurs écoles au sein d’un nouveau type d’établissement « des savoirs fondamentaux ». Mais dans la manifestation, de nombreux enseignants s’inquiétaient encore que le directeur d’école puisse être rattaché au principal du collège.
Autre sujet de préoccupation : la réforme du lycée et du bac. « C’est la sélection à tous les niveaux, la mise en concurrence des élèves, des établissements, des territoires », a dénoncé François Mailloux, professeur au lycée Condorcet à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Il s’inquiète du « bac local » : « 40 % des épreuves du bac se feront dans l’établissement. (…) Il y aura donc un préjugé territorial, en particulier pour les lycées, comme nous, de Seine-Saint-Denis ».