Coronavirus : à Abidjan, la banqueroute des patrons de l’informel

samedi 9 mai 2020
par  SUD Éduc

Alors que l’intérieur du pays entame son déconfinement, le secteur informel et ses chefs de file ont du mal à survivre dans la capitale économique ivoirienne.

A la recherche d’un amortisseur, Moussa Sidibé se contorsionne pour s’enfoncer dans sa boutique, une caverne d’Ali Baba pour véhicules japonais. S’y entassent depuis des années les rouages de tous les modèles nippons.

A la Casse d’Abobo, immense quartier du nord d’Abidjan totalement dédié aux pièces détachées, le vieil homme à la barbe sage est une référence, un patron respecté. « Je reviens de Dubaï où je suis allé passer commande pour des clients », souligne-t-il, fier. Pourtant, ces derniers temps, les affaires vont mal. Malgré sa renommée, Moussa n’a gagné « que 250 000 francs CFA » (quelque 380 euros) en avril, quatre à six fois moins que d’habitude.
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M. Sidibé et ses cinq employés travaillent dans l’économie informelle. Il ne déclare rien à l’Etat, juste la « patente », un petit impôt communal pour son activité. Le monde formel, ses taxes et cotisations lui coûteraient trop cher. Alors, chez lui, tout se fait de main à main ou au téléphone, sans facture ni trace.