Dans la rubrique : Combien ça coûte ?

samedi 19 janvier 2019
par  SUD Éduc

Voici la réponse d’une collaboratrice parlementaire suite à un courrier envoyé par la coalition SNES-SGEN d’un établissement de l’AEFE.

Cher Monsieur,

Je reviens vers vous suite au mail que vous avez adressé à la députée au sujet de la décision du Gouvernement visant à l’augmentation des frais d’études universitaires pour les étudiants étrangers.

Tout d’abord, sachez qu’Anne Genetet mesure votre inquiétude.

Cependant, elle considère que la solution passe par un corolaire indispensable à travers une forte augmentation du nombre de bourses d’excellence.

La France en offre moins de 400 par an quand les Allemands en offrent plus de 40 000. Ce système permettrait d’une part d’assurer un recrutement de haut niveau des étudiants étrangers, et d’autre part permettrait à nos universités d’accueillir dans de bonnes conditions un plus grand nombre d’étudiants étrangers conformément au souhait exprimé par le Président de la République.

Nous avons adressé en ce sens deux courriers aux ministres Jean-Yves Le Drian et Frédérique Vidal pour les sensibiliser sur cet aspect qui nous parait primordial.

Il s’agit à notre sens de trouver un équilibre entre les objectifs d’accessibilité méritocratique, de soutenabilité et de qualité de l’enseignement supérieur dispensé dans nos universités.

Nous avons confiance pour qu’il soit défendu par le Gouvernement et Mme Genetet reste mobilisée pour s’en assurer.

Nous restons à votre écoute et disposition dans le cadre de la concrétisation de ces mesures.

Bien cordialement,

Alexandra Sprinceana

Collaboratrice parlementaire d’Anne Genetet

Députée de la 11e circonscription des Français de l’étranger

Donc, si je traduis la langue de bois :
Les élèves des lycées français qui ont des parents aisés, pourront aller étudier en France quel que soit leur niveau et le nombre de leurs neurones.
Pour les enfants des familles modestes, ils n’iront que s’ils ont des bourses d’excellence et arrivent à sortir du lot.
Pour étudier en France il faudra donc être ou friqué (avec ou sans cervelle) ou se démarquer intellectuellement si l’on est de condition modeste. Comme aurait dit Coluche : « Vaut mieux être blanc, riche et en bonne santé que noir, pauvre et malade ».

Ce raisonnement ne tient pas la route (cf l’article) par contre une telle mesure a pour conséquence directe de décourager les élèves étrangers de condition modeste désireux de poursuivre leurs études en France. Seraient-ils considérés comme de potentiels migrants illégaux ?

Il serait aussi intéressant de savoir combien rapportent les investissements publics (bourses octroyées comprises) dans le réseau l’AEFE et surtout à qui ? en dehors des fonctionnaires en poste qui, d’après les dires des hauts dirigeants, "travaillons dans des conditions exceptionnelles ?
L’État n’étant pas un club de philanthropes, quelqu’un doit bien avoir une idée sur la question non ? Le plus gros scandale serait qu’il ne rapporte rien et que l’on éduque les élites mondiales d’excellence « qui se pressent aux portes de nos établissements » avec de l’argent public non ?

http://blog.educpros.fr/julien-gossa/2019/01/18/combien-coute-une-formation-universitaire-et-par-extension-celle-des-etudiants-etrangers/