De la contestation à la colère. De la colère à l’insurrection ?

dimanche 2 décembre 2018
par  SUD Éduc

Cela semble incroyable. La seule réponse d’un Président à un peuple dont les revendications sont portées par des milliers d’ émeutiers à travers le pays est qu’ils ont raison mais qu’il va réprimer et sanctionner celles et ceux qui se radicalisent après près de 15 jours de mobilisation.
Les médias dans leur ensemble, continuent à jouer avec les chiffres, attisant colère et indignation. Souvent très flous dans le nombre de manifestants dans les grandes villes "nombreux, beaucoup, plusieurs centaines..." ils se veulent précis dans des points de blocage qui connaissent pourtant des rotations importantes de manifestants.
Le chiffre de 75000 personnes à travers la France semble dérisoire lorsque l’on constate l’ampleur de la mobilisation rien que dans les grandes villes et la difficulté voire l’impossibilité de comptabiliser tous les participants disséminés à travers tout un territoire.
L’exécutif, de son côté, dénonce le refus de la part des gilets jaunes de s’entretenir avec le 1er Ministre. Or, les représentants n’ont jamais refusé l’entretien, mais le refus de l’exécutif de rendre publics des débats que 84% des Françaises et de Français attendent.

A travers la presse, les événements de ce samedi 1er décembre.

PARIS

Samedi 1er décembre, de graves débordements ont eu lieu en marge de la manifestation des gilets jaunes. Les scènes d’émeutes se sont multipliées, lors de l’acte 3 de la mobilisation des "gilets jaunes". Au moins 255 personnes ont été interpellées après des actes de violence à Paris, où plusieurs véhicules ont été incendiés. Les affrontements entre certains "gilets jaunes" et les forces de l’ordre ont fait au moins 95 blessés, dont 14 parmi les forces de l’ordre.
Christophe Castaner a annoncé, sur TF1, qu’une personne était dans une situation "d’urgence absolue". Elle aurait été blessée à Paris, lorsqu’une grille du jardin des Tuileries a été descellée dans l’après-midi du samedi 1er décembre.
5500 manifestants (d’après le Ministère de l’intérieur) auraient défié et harcelé des heures durant les 4000 CRS mobilisés pour l’occasion...
Certains ont prévu de poursuivre les actions de blocage dimanche 2 décembre.

TOURS

Dès 10 h00, Entre 700 et 800 lycéens ont défilé ce matin dans les rues de Tours, rue Nationale.Des affrontements entre policiers et lycéens ont fait 4 blessés légers du côté des jeunes. Il y a 11 interpellations.
L’après- midi, de violents affrontements, ont éclaté lors d’une manifestation des "gilets jaunes" dans le centre de Tours, faisant plus de 30 blessés dont un manifestant qui a eu la main arrachée, ont indiqué samedi la préfecture et les pompiers à l’Agence France-Presse. La manifestation a rassemblé près de 1 300 personnes, selon la direction départementale de la sécurité publique.
(La NR)

RENNES

Plusieurs centaines de « gilets jaunes » déambulaient samedi sous la pluie dans les rues de Rennes, suivis d’une centaine de syndicalistes dont certains arboraient des drapeaux.

Après avoir formé une haie d’honneur place de la mairie, les « gilets jaunes » ont rejoint dans la matinée le cortège syndical CGT, FO, FSU devant la préfecture de Bretagne avant de marcher dans les rues de la ville, rejoints par d’autres « gilets jaunes » ainsi que des syndicalistes.
« Nous sommes passés à côté du cortège de la CGT, mais on ne fait pas partie de la CGT »

« On divague, on est des "gilets jaunes", on n’est pas cadrés mais ça se passe bien », assure Benoît, barbu, la quarantaine. « Là, ils nous suivent, ils sont derrière nous, et nous on est devant. On est les "gilets jaunes", à aucun moment il n’y a d’affiliation à un syndicat. S’ils veulent se mélanger à nous, ils tombent les drapeaux et mettent un gilet jaune", poursuit-il.

Côté CGT, on met en avant la proximité des revendications. « Nous avons joint à nos revendications initiales contre le chômage et la précarité des revendications de salaire, avec notamment le SMIC à 1 800 euros », souligne Hervé Couvert, de la CGT Finances publiques. « Les "gilets jaunes" sont l’expression légitime d’un grand mécontentement, de beaucoup de colère de la population qui en a marre d’être méprisée par un gouvernement complètement hors sol, qui souffre de l’absence de services publics », ajoute le représentant syndical.

MARSEILLE

Gilets jaunes, dockers et personnes luttant contre le mal-logement manifestent devant la mairie.
Des milliers de personnes dans le Vieux Port, devant la Mairie et devant la préfecture.
L’Union départementale CGT 13 avait appelé tous les salariés, retraités et personnes privées d’emploi, à participer à ce rassemblement contre la vie chère, pour l’augmentation des salaires, les pensions et les minima sociaux, mais aussi contre le chômage et la précarité. Sont présents également de nombreux militants de la France insoumise et du MPA et 50 motards ayant endossé le gilet jaune.
Les gilets jaunes ont ensuite quitté les lieux en direction du Vieux-Port.
(La Provence)

PUY-EN-VELAY

Des gilets jaunes ont brièvement occupé la préfecture de Haute-Loire, au Puy-en-Velay, après avoir forcé les grilles.

CHÂTELLERAULT- POITIERS

Environ 1.500 personnes sont parties ce matin du rond-point de la Main jaune en direction du centre-ville. Un cortège doit ensuite participer à un rassemblement avec les Gilets jaunes venus de Loudun dans la zone des Portes du Futur, au nord de Poitiers.
Les gilets jaunes ont mobilisé 8000 personnes dans toute la Vienne (Source France actualité)

PAYS BASQUE

Vers 10 h 20, la manifestation s’est scindée, les uns restant sur place tandis que les autres devaient rejoindre le péage de Biriatou, entre la France et l’Espagne. Ici, les gilets jaunes ont filtré des deux côtés de la frontière, alternativement. Ils ont aussi ralenti le trafic aux deux ronds-points menant à l’autoroute depuis Béhobie et permettant l’accès dans les deux sens. Tom Dubois, référent local du mouvement, l’annonce : "Nous allons tenir ce week-end et toute la semaine […]. De l’autre côté de la frontière, la Guardia menace la France de blocage." Dans la matinée, la circulation était ralentie de la frontière jusqu’au Sud des Landes, et particulièrement compliquée à Biarritz.

Les profils des manifestants sont variés : des partisans du frexit, des écologistes, des personnes se disant à gauche, à droite ou apolitiques, de tous âges et aux revenus souvent modestes. Rappelons que ces mobilisations interviennent après l’annonce, vendredi, de la venue d’Emmanuel Macron au Pays basque le 18 décembre, afin de préparer le G7 d’août 2019 à Biarritz. À cette nouvelle, les gilets jaunes réagissent tous de la même manière : "Il n’est pas le bienvenu".

Charleville-Mézières

Des dégradations "importantes" ont été commises samedi à Charleville-Mézières (Ardennes) en marge d’une manifestation des "gilets jaunes". "Depuis ce matin, au plus fort des manifestations, il y a eu de 500 à 600 manifestants. Des dégradations importantes sur le mobilier urbain, avec des incendies", a déclaré Marie Cornet, sous-préfet des Ardennes. Des projectiles, notamment des boules de pétanque, ont été lancés vers les forces de l’ordre, d’après la même source. Quatre policiers et deux manifestants ont été blessés.

BORDEAUX

La manifestation a tourné au face à face avec les CRS quand les manifestants sont arrivés place Pey Berland devant la mairie de Bordeaux. Tirs de lacrymogène, envoi de projectiles, la situation s’est tendue. Il y aurait 7 blessés : 1 policier et 6 manifestants dont un grave ).
En fin d’après-midi, la situation s’est tendue entre forces de l’ordre et manifestants à Bordeaux, aux abords de la place Pey-Berland, où se trouvaient encore plusieurs centaines de personnes à 17 heures.

De violents affrontements ont opposé les manifestants devant l’hôtel de ville qui ont utilisé des pétards et allumé des feux contre les forces de l’ordre qui ont lancé des gaz lacrymogènes.

Les CRS ont réussi à disperser les manifestants vers 19 heures.

LILLE

ls sont plus de 1500 (2500 selon les organisateurs, 900 selon la police), ce samedi, à se mobiliser et à arpenter pendant deux heures les rues de Lille sous une pluie fine. Bien plus que la semaine précédente (700) et même que lors de la journée du 17 novembre (1200). Pour Alexandre Chantry, qui a lancé l’événement Facebook, cet « acte 3 » est un « gros succès ». « Il y a une montée en puissance, qui prouve que le discours de Macron n’a pas convaincu, analyse-t-il. Le pouvoir ne prend pas la mesure de ce qui se passe. La convergence des luttes qu’on attend depuis des années prend forme. »
« Tous ensemble ! »

D’un millier de personnes, le cortège lillois ne cesse de voir ses rangs grossir, rejoint, entre autres, par une manifestation organisée par la CGT. Au passage des Gilets jaunes, les syndicalistes rouges applaudissent, entonnent des chants communs puis prennent la queue de la manifestation : on passe de « Tous ensemble ! » à « Tous ensemble ! Grève générale ! » mais personne ne s’en plaint. Ici, la mobilisation se déroule sans incident. (Le Figaro)

STRASBOURG

Quelques 500 gilets jaunes ont rejoint le cortège de la CGT. D’autres ont réussi à s’infiltrer dans le marché de Noël.

OCCITANIE

En Occitanie, les Gilets jaunes ont fortement mobilisé. En marge de leurs actions, des débordements ont été signalés à Toulouse, Narbonne, Auch, Albi ou encore Tarbes.
Haute-Garonne

Plusieurs milliers de manifestants ont défilé pacifiquement dans les rues de Toulouse, rejoint, à partir de 14 heures, par une mobilisation de la CGT, place Arnaud Bernard.

Mais des violences ont éclaté aux environs de 14h30 au niveau de la place de Jeanne d’Arc. Des manifestants ont jeté des pavés et du mobilier urbain a été détruit. La Banque populaire à l’angle de la place Jeanne d’Arc a été saccagée. Les manifestants, vêtus de cagoules et de lunettes protectrices, se sont frottés aux forces de l’ordre de l’ordre en tentant de rejoindre la gare SNCF. Ils ont ensuite installé des barricades et fait des feux de palettes.

Hautes-Pyrénées

La fin de la troisième manifestation des Gilets jaunes à Tarbes a tourné à l’affrontement place de la préfecture entre les éléments les plus virulents et les forces de l’ordre retranchées dans la cour du bâtiment de l’Etat.

Il ne restait plus à ce moment-là que quelques dizaines de gilets jaunes alors que le rassemblement a attiré jusqu’à 3 000 personnes plus tôt dans la matinée, dans une ambiance pacifique et jusqu’à 650 place de la préfecture.

Montauban

Environ 1500 personnes ont défilé dans les rues de Montauban au son de "Macron démission", de sifflets et de pétards. Il y a eu quelques tensions avec les forces de l’ordre, qui ont interpellé un Gilet jaune.

Agen

Dans les rues, la foule, au départ constituée de 200 gilets jaunes, a grossi pour atteindre près de 600 personnes. Une manifestation de la CGT en parallèle s’est notamment jointe au mouvement. Cette manifestation s’est déroulée dans le calme et la bonne humeur.
(Source- La Dépêche)

Tarn

Au plus fort de la journée, la préfecture dénombrait 2 300 manifestants sur l’ensemble du département du Tarn, et 700 à 800 gilets jaunes massés sur les Lices, devant la préfecture d’Albi.

A Rodez
Près de 2 500 personnes étaient réunies dans la matinée au marché de Bourran.

Gers

La mobilisation des Gilets jaunes s’est poursuivie. C’est à Auch qu’ils étaient les plus nombreux avec un barrage filtrant installé autour du rond-point des Justes, véritable camp de base des contestataires.