En Birmanie, la mobilisation ne faiblit pas

mardi 2 mars 2021
par  SUD Éduc

Malgré la répression, des centaines de milliers de personnes continuent de descendre dans la rue à travers le pays.

Lundi 22 février, malgré la violence de la répression par les forces de l’ordre durant le week-end, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue à travers le pays. Lors de cette journée de grève générale contre le pouvoir militaire, les commerçants ont baissé leur rideau en signe de soutien au mouvement pro-démocratie, qui continue de prendre de l’ampleur, trois semaines après le début du putsch. Et ce malgré les communiqués macabres de la junte, qui assure que la poursuite de la contestation pourrait « coûter la vie » de ceux qui protestent. Et la répression a déjà fait des victimes : la police a ouvert le feu samedi, à Mandalay, pour disperser la foule, tuant deux manifestants. Tandis que dimanche avaient lieu les funérailles de la jeune manifestante ayant succombé à ses blessures après avoir été touchée à la tête le 9 février, devenant un symbole de la résistance.

Pour justifier le coup d’État mené par le chef des forces armées, Min Aung Hlaing, le 1er février, et l’arrestation d’Aung San Suu Kyi, l’armée birmane martèle sur ses médias qu’elle n’a agi que dans le but de défendre la démocratie, mise à mal par des « fraudes massives » durant les élections qui se tenaient en novembre 2020. Les résultats de ce dernier scrutin confortaient le parti d’Aung San Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie, au grand dam des militaires. Si aujourd’hui la prise du pouvoir par ces derniers est achevée, la perspective d’un retour durable de la junte, qui a écrasé la vie politique du pays depuis son indépendance en 1948, provoque un rejet fort au sein de la population, restée très mobilisée. Dès le 6 février, des manifestations se sont tenues dans plusieurs grandes villes du pays. Les appels à la grève générale se sont multipliés, suivis notamment dans des secteurs stratégiques. Des débrayages ont ainsi été mis en place par des employés d’une centrale électrique, avant d’être stoppés net par une intervention des forces de sécurité birmane.