En Russie, indignation après le « procès stalinien » de dix jeunes

vendredi 14 février 2020
par  SUD Éduc

Les membre du groupe Set, lors de leur audience à Penza, en Russie, lundi.

Indûment accusés d’activités terroristes, sept hommes de 25 à 30 ans ont écopé de lourdes peine de prison. Le procès de trois autres reprendra le 25 février. Une affaire révélatrice de la machine à broyer qu’est la justice russe.

Coupables, tous. Evidemment, coupables. Pouvait-il réellement en aller autrement en Russie, où la justice condamne quasi systématiquement les accusés, qui plus est dans une affaire instruite par le FSB, le tout-puissant service de sécurité ? Au fond, ce n’est pas la nature du verdict rendu lundi par le tribunal militaire de la région de Penza qui a surpris et choqué la société russe, mais la sévérité des peines prononcées. Dix-huit ans de « camp à régime sévère » pour le meneur, six pour le plus chanceux du groupe, entre neuf et seize ans pour les autres.

Qu’ont-ils fait pour mériter cela ? D’après le FSB, l’affaire est grave. Elle commence à Penza, une ville de province russe située à environ 600 kilomètres au sud-est de Moscou. Entre octobre 2017 et juillet 2018, sept jeunes hommes âgés de 25 à 30 ans (ceux condamnés lundi) y sont arrêtés par le FSB, et trois autres à Saint-Pétersbourg (dont le procès reprendra le 25 février). Plus ou moins liés à un mouvement de gauche antifasciste, ils ont aussi comme point commun d’être amateurs d’airsoft, un sport à thème militaire grandeur nature où les participants s’affrontent avec des armes à air comprimé.
« Renverser l’ordre établi »