Enseignements de spécialité : ségrégation et baisse de moyens au menu de la réforme du lycée

mercredi 10 octobre 2018
par  SUD Éduc

Dans le cadre de la réforme du lycée, ce sont désormais les recteur-rice-s qui décident de la répartition des enseignements de spécialité à l’échelle d’un bassin de formation. Leurs décisions seront connues en janvier 2019. Deux choses sont déjà certaines : une ségrégation sociale et scolaire encore renforcée accompagnée d’une baisse drastique des moyens.

Le flou sur les critères de répartition est total : le ministère organise une parodie de consultation au cours de laquelle les personnels devront décider eux-mêmes des options que vont perdre leurs lycées. D’un établissement à l’autre, les procédures divergent. Parfois la hiérarchie s’abrite derrière des conseils pédagogiques pourtant non-décisionnaires. Il n’existe tout bonnement aucune offre de formation minimale par lycée.

Les cinq spécialités « offertes dans un périmètre géographique raisonnable » aboutissent dans les faits à une suppression de postes dans ces disciplines et à la concentration des options prestigieuses dans les établissements de centre-ville. Comme les offres se déclinent au niveau du bassin de formation en allant jusqu’à inclure les lycées privés, les classes sont regroupées au sein d’un nombre très restreint d’établissements qui concentreront les heures de ces spécialités.

La circulaire ministérielle prévoit même que les élèves pourront suivre les cours de ces options soit en se rendant plusieurs fois par semaine pour une poignée d’heures dans un autre lycée, soit en suivant des cours à distance payants avec le CNED !

Avec le classement des établissements prévu pour janvier prochain et le dispositif Parcoursup, le ministère prépare la mise en concurrence brutale des équipes, des lycées, et des élèves entre eux.
SUD éducation dénonce ce projet de tri social qui va à l’encontre de notre revendication d’un lycée polytechnique où les savoirs techniques et pratiques ne sont pas hiérarchisés.
La fédération SUD éducation appelle à mettre en oeuvre tous les moyens d’action possibles pour empêcher la mise oeuvre de la réforme du lycée général et technologique (grève, pétitions, boycott du conseil pédagogique...).