Feignasses !
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Début mai, un « journaliste » du Courrier de l’Ouest trouvait drôle de titrer sur la fin des vacances pour évoquer la réouverture des écoles. Ben oui, c’est rigolo de dénigrer une profession qui se décarcasse pour faire le taf malgré l’adversité. Et voilà maintenant une bonne semaine qu’une campagne de dénigrement des enseignants du public bat son plein. C’est le « journal » qui a lancé les hostilités en s’attaquant aux enseignants tire-au-flanc, puis Dominique Seux dans son édito matinal sur France Inter (décidément Bernard Maris manque beaucoup) citait un ministre en première ligne, sans doute un ministre-soignant, qui disait en privé (Dominique cause avec les ministres en privé, c’est un gars important !) que « si les salariés de la grande distribution avaient été aussi courageux que les enseignants, nous n’aurions pas eu grand chose à manger pendant le confinement (sic) ». Le coup de grâce étant « l’enquête » du journal de 20h de France 2 qui expliquait que les enseignants sont vraiment des tire-au-flanc ! (voir ici l’analyse en vidéo de ce reportage réalisée par nos camarades de l’Hérault). Mercredi 10 juin, invité de Thomas Sotto sur les ondes de RTL, notre valeureux ministre qui a si brillamment gardé le CAP pendant le confinement tellement qu’il est prêt, allait enfin remettre les pendules à l’heure et redorer le blason de la profession… « aujourd’hui, seuls les enseignants volontaires reviennent à l’école. Comptez-vous passer du volontariat à l’obligation pour eux ? » demande le journaliste vedette de RTL. Bon, la question peut surprendre, le retour sur notre lieu de travail depuis le 11 mai est sur la base du volontariat ?! Ben merde, si j’avais su ! La réponse de ce fin connaisseur de l’Éducation Nationale qu’est Jean-Michel l’est encore plus : « Oui ». Il est pas chouette notre ministre !
On avait compris qu’on ne pouvait pas compter sur lui pour nous donner les moyens de travailler dans nos classes, on a bien compris pendant le confinement qu’on ne pouvait pas compter sur lui pour nous donner les moyens du télétravail, là on a bien compris à quel point notre ministre nous méprise une nouvelle fois.
Au fait, 4 à 5 % d’absentéisme, ça correspond à la moyenne nationale d’absentéisme toute profession et secteur confondu, dans le public, comme dans le privé. C’est vrai qu’en temps normal l’Éducation Nationale est plutôt en dessous des 5 % (rapport de la cour des comptes) sans doute que les injonctions contradictoires, le manque de matériel pour le télétravail, la situation anxiogène expliquent cette très légère hausse.