Inégalités femmes-hommes : La fin du monde est pour mardi
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(Source : Politis)
Pas besoin de calendrier maya pour le prédire : l’effondrement de l’économie française pourrait avoir lieu le 5 novembre prochain, à 16 h 47. C’est à partir de ce moment précis que le salaire des hommes dépassera, en cumulé, celui des femmes sur une année complète, selon une estimation du comité féministe Les Glorieuses. En clair : elles travailleront « gratuitement » jusqu’à la fin de l’année. Dans les faits, elles continueront juste à toucher leur salaires inférieurs de 15,2 % (Eurostat, 2017) à ceux des hommes. Une rémunération plus basse, donc, que viendra renforcer un coût de la vie plus élevé pour les femmes : taxe rose, protections hygiéniques… Les associations marqueront bien entendu le coup, et appellent le gouvernement à mettre en place une série d’actions pour endiguer ces inégalités. Dans les entreprises et les services publics, celles qui seront au courant marqueront peut-être une pause, puis reviendront à leurs postes comme si de rien n’était. Mais qu’arriverait-il si toutes les femmes ne revenaient que le 1er janvier ? Eh bien, ce serait le chaos. 70,6 % des salariés de l’Éducation nationale – mais seulement 37,3 % des professeurs de chaires supérieures – seraient absents. En cas de pépin de santé, il serait difficile d’obtenir de l’aide, puisque 87,7 % des infirmiers et maïeuticiens (Dares, 2011) manqueraient à l’appel. Il faudrait aussi se mettre à la diète, puisque 30,3 % des agriculteurs (Dares, 2012) cesseraient leur activité. Dans l’entreprise, ce serait pire : 42 % des cadres (Insee, 2015) laisseraient leur poste vacant. Qu’on se rassure toutefois : 97 % des PDG resteraient sur le pont (UE, 2017). Et si d’aventure nous souhaitions légiférer, notez que 32,2 % des sénateurs et 39,7 % des députés sont des femmes. Emmanuel Macron, Édouard Philippe, Bruno Le Maire, Jean-Michel Blanquer, Christophe Castaner et bien d’autres seront toujours présents. Et c’est peut-être aussi ça, le problème.