"L’article 1er a été perçu comme une volonté de mise au pas de la communauté éducative dans sa capacité à exercer sa liberté d’expression : silence dans les rangs !

mercredi 13 février 2019
par  SUD Éduc

Un goût déjà testé dans les anciens pays du bloc de l’Est, un outil de répression bien rodé dans les dictatures d’Amérique Latine.
Quand ils matraquent c’est pour notre sécurité, quand ils mutilent c’est pour préserver la liberté de manifester, quand ils interdisent de critiquer ou d’informer sur telle ou telle mesure c’est pour préserver la liberté d’expression, quand ils mettent l’armée dans la rue c’est pour défendre la liberté de circuler, quant ils obligent les salarié-e-s à travailler le dimanche c’est pour défendre liberté de consommer et quand ils affament le peuple c’est pour défendre la liberté d’entreprendre.

Comme d’habitude : « ça vous fait mal, je le comprends, mais vous vous y ferez c’est comme ça. De toute façon, promis, juré, on ne l’utilisera pas...enfin... si peu ».
Après « l’obligation de loyauté » « l’obligation de réserve » . Traduire BOSSE et TAIS-TOI, sinon tu vas avoir de très gros ennuis.
C’est ce que le gouvernement Macron appelle « le dialogue » , « la défense de la liberté individuelle » et « le respect de la loi ». Comme quoi, en tant qu’enseignants on sait mieux que personne qu’aux mots, on peut leur faire dire n’importe quoi. Ce n’est pas un hasard si dans les dictatures on les enferme, on les fait disparaître, on les brise socialement ou on les pousse à l’exil.
Des lois qu’ils font et défont dans un véritable délire autoritariste qui broie les libertés publiques en France.
La stratégie du choc.
Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, le pouvoir passe en boucle des scènes de violence, cultive la peur des débordements chez les parlementaires qu’il instrumentalise pour faire adopter des lois liberticides.
Ce n’est plus une bouteille d’eau de Vichy, c’est une cure et avec un entonnoir qui plus est. ...

...Cet article, si emblématique de ce texte et du ministre, est devenu l’objet de débats, bien plus que tous les autres articles. L’étude d’impact de la loi, un document officiel du ministère, a démontré que derrière la rédaction anodine de cet article, il y a une définition du métier enseignant visant à imposer à tous les enseignants un devoir de réserve réservé aux cadres du système éducatif.

Communication orwellienne

La majorité a défendu cet article 1 en niant cette dimension ou alors, on le verra, en l’assumant pleinement. « Je comprends naturellement l’attachement des enseignants à leur liberté d’expression, et je la partage. Mais... quand le ministre s’engage, devant les députés, à ce qu’il ne serve pas à sanctionner les personnels, quand nous-mêmes votons en commission un amendement visant à préciser qu’il n’instaure aucune obligation nouvelle, pourquoi persévérer dans cette défiance ? » s’étonne la rapporteure (LREM) AC Lang. Même déni sur le nouveau conseil d’évaluation de l’école. « J’entends la question de l’indépendance, soulevée à maintes reprises, mais est-ce vraiment l’enjeu central ? Ce qui compte surtout, me semble-t-il, c’est l’objectivité, c’est-à-dire le caractère scientifique et indiscutable des travaux réalisés par cette nouvelle instance ».