L’enfance des inégalités

dimanche 8 septembre 2019
par  SUD Éduc

L’enfance offre un terrain privilégié pour étudier les inégalités sociales, et plus encore leurs effets quotidiens concrets. Animé par le sociologue Bernard Lahire , un groupe de 17 chercheurs s’est, durant quatre années, intéressé au sort de 35 ans enfants de grande section de maternelle.
Affiche de l’étudiant en art Darren Cullen, Glasgow
Affiche de l’étudiant en art Darren Cullen, Glasgow• Crédits : Darren Cullen

Bien davantage qu’il y a vingt ans – en septembre 1999, par exemple, lorsque cette émission vit le jour –, la question des inégalités sociales occupe une place considérable dans l’espace public. Non pas qu’elles soient nouvelles ces inégalités, même si beaucoup, au cours de cette période, n’ont eu de cesse de se multiplier et de se creuser mais tout simplement parce qu’il est devenu difficile de les nier. De ne pas les voir. Voir les inégalités et les rendre visibles pour les autres est assurément l’une des tâches dont se sont acquittés un nombre croissant de chercheurs et chercheuses en sciences sociales depuis vingt ans.

Plus rares toutefois sont celles et ceux qui, au-delà du diagnostic et des statistiques, se sont efforcés d’appréhender les effets concrets de ces inégalités sur les individus qui composent les sociétés. C’est là l’objectif principal d’un livre important qui paraît en cette rentrée. Un livre collectif qui est aussi un véritable livre d’auteur, et nons la simple juxtaposition de contributions éparses. Le livre d’un groupe de chercheuses et chercheurs, animé par le sociologue Bernard Lahire, qui s’est penché sur le berceau des inégalités, ce qu’ils appellent justement « l’enfance des inégalités ». Car c’est là sans doute, parmi les enfants, que se donnent à voir et à vivre de la manière la plus éloquente non seulement la reproduction mais l’engendrement des inégalités sociales. En seconde partie, Bernard Lahire est rejoint par le romancier Sylvain Pattieu dont Forêt-furieuse, le nouveau roman, s’ouvre par ces mots : « C’est une histoire d’enfants sauvages ». SB