L’idéologie de Vox est la mort

jeudi 21 mai 2020
par  SUD Éduc

Son idéologie est la mort. Ce sont les héritiers idéologiques de ceux qui ont tué nos grands-parents, de ceux qui les ont jetés dans des gouttières sales, de ceux qui ont violé nos grands-mères après être devenus veuves, de ceux qui ont emmené nos mères de l’école à l’âge de huit ou neuf ans pour les mettre à genoux les étages où ils ont craché le cigare ou se sont saoulés après une bonne fête.

Ce sont les enfants et les petits-enfants de ceux qui ont rasé nos grands - mères et les ont promenés en sous-vêtements à travers la ville dans le seul but de les humilier. Ce sont les héritiers de ceux qui ont baisé tous ces fagots et travestis dans l’obscurité de la nuit mais pendant la journée ils les ont exécutés contre un mur comme s’ils ne savaient pas qui ils étaient.

Ce sont ces mêmes qui devaient être armés et une demi-douzaine pour arrêter un seul homme bon , le dépouiller de sa maison, de sa famille, l’emmener dans une prison crasseuse, le faire disparaître et le sortir à l’aube dans un sac pour lui tirer dessus, le dos contre le mur de n’importe quel cimetière.

Ce sont eux qui ont tué Federico García Lorca ; Blas Infante ; Octavio , le père d’Angustias, décédé à l’âge de 90 ans sans savoir où apporter des fleurs au corps de l’homme qui lui a donné la vie.

Ce sont les mêmes qui sont allés chercher le fils et le mari de Luisa, une femme qui a fui avec ses cinq créatures de Cordoue à Jaén pour sauver sa peau et ses quatre enfants restants. Les prêtres de la mort ne peuvent rien faire de bon en chemin.

Ce sont les responsables des prisons franquistes, les voisins sournois qui ont trahi tant de gens pendant la dictature, ou l’homme affamé avec l’estomac plein, et qui pense qu’il fait déjà partie de la famille de la petite bourgeoisie.

Ce sont les mêmes qui ont tué les avocats du droit du travail d’Atocha , en pleine transition, alors qu’ils défendaient les droits des travailleurs les plus humbles. Ce sont les héritiers de ceux qui ont fait le coup d’État contre la démocratie espagnole en 1936, les frustrés du 23 février 1981 et ceux qui le referaient, demain s’ils le pouvaient.

Ce sont les idoles de ceux qui tuent près de 100 femmes chaque année parce qu’elles leur appartiennent. Ce sont les mêmes qui ont enfermé Manolita dans le cimetière de sa ville pour que les touristes ne voient pas qu’elle était transsexuelle dans les années 60.

Ce sont les mêmes qui ont vendu aux enchères les journaliers andalous et d’Estrémadure sur la place de la ville, comme les esclavagistes l’ont fait avec les noirs avant de monter dans les galères des navires. Ce sont les mêmes qui ont abusé sexuellement des femmes de chambre, les ont laissées enceintes et, quand elles ont accouché, les ont licenciées sans reconnaître le bébé et sali la réputation de la victime pour le restant de ses jours.

Ils sont les héritiers de ceux qui ont rempli l’Europe de morts, de camps de concentration et de bûchers de livres, car on y trouvait l’exaltation de là l’amour de la vie, la connaissance et la compréhension de ceux qui pensent différemment.

Ce sont eux qui nous refuseraient de l’aide si nous étions des migrants et si nous devions fuir en raison de la faim, de la misère ou d’une crise sanitaire comme celle que nous vivons. Ils sont les repères des troupeaux de violeurs qui sortent en gang pour pénétrer sauvagement le vagin et la bouche d’une fillette de 19 ans.

Ils sont les mêmes. Leur idéologie est la mort. Ils n’ont aucun amour pour le théâtre, ni pour la littérature, ni pour le cinéma, ni pour la peinture, ni pour la poésie, ni pour la sculpture, ni pour aucun des arts qui font que les mortels oublient que la mort existe. leurs principaux loisirs sont liés à la destruction de la vie : aller aux putes, chasser ou porter des armes.

Leur idéologie est l’exaltation de la mort. C’est pourquoi ils défendent la privatisation de la santé et de l’éducation ou les coupes dans les sciences et les services sociaux, tout en préconisant d’augmenter les dépenses en pistolets de dernière génération pour lutter contre les inégalités sociales et en allègements fiscaux et subventions pour la corrida.

Ce sont les lâches de l’école. Ceux qui jouent avec l’enfant le plus pauvre, celui qui est le plus maniéré, celui qui a les pires notes, le plus timide, celui qui a un handicap ou le moins populaire.

Ce sont aussi les laquais du pouvoir. Ceux qui pardonnent aux banques pour les 60 000 millions d’euros que les Espagnols leur ont prêté, ceux qui votent contre l’augmentation du salaire d’un travailleur payé 900 euros, qui sont contre la régularisation de l’étrangère qui s’occupe de leurs parents au noir, pour qu’elle ait des papiers et soit libre et fuir un environnement de travail humiliant et vexatoire.

Ce sont de mauvaises personnes en marche, comme le dit le poète Benjamín Prado , des gens bien habillés, soignés et parfumés, aisés depuis qu’ils ont été expulsés du ventre de leur mère  ; des kékés qui ne connaissent de l’effort que se lever à six heures du matin pour aller à la montagne, monter à cheval ou aller à la corrida  ; des êtres arrogants qui ne savent pas combien le fait d’être dans la dèche humanise, ne plus avoir d’argent alors qu’il reste dix jours jusqu’à la fin du mois, ou que votre mère vous dise que vous devez aller à l’école avec des chaussures trouvée jusqu’à ce que la situation économique s’améliore ou que l’on vous coupe l’électricité pour non-paiement de la facture.

Ce sont les pistonnés des services « publics », les voyous de l’université qui doivent finalement passer dans privé pour acheter le diplôme, ce sont eux qui avec des relations, un héritage et sans efforts ont tout réussi dans la vie. Ce sont eux qui ont l’habitude de gagner même lorsqu’ils perdent.

Ce sont les mêmes de toujours, bien qu’ils s’habillent en vert, c’est pourquoi ils ont semé la Gran Via de cercueils. C’est ce qu’ils ont fait toute leur vie, c’est ce qu’ont fait leurs arrières-grands-parents, grands-parents et parents idéologiques. Le triomphe de leur idéologie serait de voir notre pays enterré dans des caisses en bois. Son idéologie est la mort. Ce sont des fascistes.

Raúl Solís La Voz del Sur