La paupérisation délibérée de l’Éducation nationale

samedi 24 avril 2021
par  SUD Éduc

Comme l’ensemble des services publics, l’Éducation nationale subit aujourd’hui avec force l’application d’une gouvernance budgétaire d’inspiration ordolibérale. La loi de transformation de la fonction publique adoptée en 2019 et le rapport rendu plus récemment par la Commission sur l’avenir des dépenses publiques contribuent tous deux à entériner la privatisation rampante du système éducatif.

Depuis les années 1980, les stratégies politiques visant à la privatisation des services publics sont systématiquement les mêmes, quels que soient les services concernés : la santé de manière éclatante à l’occasion de la crise du COVID, les transports, l’énergie, l’éducation et même la justice avec la multiplication des partenariats publics/privés (la construction et la gestion du nouveau Tribunal de Grande Instance de Paris (TGI) par exemple).

Le modus operandi est connu : on commence d’abord par se fixer des règles budgétaires strictes (par exemple les règles dites de « Maastricht » dans le cadre du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne) qui permettent ensuite de justifier une baisse des moyens matériels et humains. Cette rigueur budgétaire conduit in fine à la désertion des services publics par les usagers mais aussi par les personnels, excédés par les lenteurs administratives, la dégradation des conditions de travail et, de manière générale, par la qualité des services prodigués (1). La solution est alors toute trouvée : puisque le « public » fonctionne mal, privatisons ! Ce phénomène, bien connu s’agissant des services hospitaliers ou des transports, est encore trop peu souligné dans l’Éducation nationale.