La politique des langues de l’AEFE

Livret et analyse
mercredi 14 octobre 2015
par  SUD Éduc

... afin d’ en assurer la cohérence, il serait souhaitable que l’Agence négocie avec le MEN,la reconnaissance officielle de la diversité des langues étrangères utilisées, soit comme langues de communication, soit comme langue de scolarisation.
A l’heure actuelle le MEN refuse de valider la possibilité de présenter au BAC général et au BAC Professionnel, certaines langues, rendant impossibles les orientations préconisées par l’AEFE et compliquant sérieusement .le plurilinguisme, voire le rendant impossible.
D’autre part, la politique du chiffre a eu pour effet de concentrer beaucoup de moyens dans certaines matières au détriment d’autres, considérées comme secondaire, telles les LV2 et les LV3 que certains établissements sont dans l’incapacité de proposer faute de moyens. .
Enfin, n’oublions pas que les groupes de compétences se résument bien souvent à des groupes de niveaux de compétences, privant les élèves d’une hétérogénéité porteuse et motivante tant qu’elle reste raisonnable.
Ces groupes auront surtout permis aux chefs d’établissement de faire des regroupements parfois en dehors de toute logique pédagogique.L’ exemple le plus criant est celui d’un établissement de la zone Asie, où l’Administration a regroupé, en LV2, une classe de filière S débutants avec une classe de 2de pro débutants, donnant trois heures aux S et deux aux 2des Pro qui, en plus, suivent des périodes de stage.
Dans un autre, les LV1 et les LV2 sont regroupées sans tenir compte de la progression des élèves et dans beaucoup, la LV3 en seconde n’existe pas.
Ne va-t-on ps assister à la prédominance de certaines langues sous couvert des « ressources de l’établissement » ?
Comme c’est devenu la tradition, les établissements du réseau se verront imposer la globalisation des horaires à titre expérimental avant que le projet soit abandonné ou appliqué sur l’hexagone.
Le plurilinguisme interdisciplinaire, s’il présente un intérêt évident, ne serait-il pas, aussi,un prétexte pour pousser les personnels à la polyvalence ?
En mettant à la disposition des chefs d’établissement des personnels, dont les obligations de service mal définies ont été portées à 44 heures par semaine grâce à la modification de nos statuts, la diversification des compétences des enseignants compenserait les difficultés de recrutement dans certaines matières et permettrait d’assurer en partie les remplacements des collègues absents, voire de réduire l’encadrement. Cela va obligatoirement se traduire par un alourdissement considérable de notre charge de travail, ne serait-ce que pour pouvoir nous former dans une autre matière que la nôtre et adapter notre pédagogie. Il ne s’agira plus seulement d’enseigner une langue, mais d’enseigner une autre matière dans une autre langue que le Français ou la langue vernaculaire. Le Plan de Formation, proposé cette année, indique que le virage est amorcé.


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