La victoire en chantant

français - sous titré en anglais
jeudi 23 février 2017
par  SUD Éduc

En Afrique-Équatoriale française, à la frontière entre les limites d’influence d’un poste militaire français et d’un poste militaire allemand, début 1915. Les deux postes cohabitent parfaitement. Le poste allemand, plus petit, vient se ravitailler auprès d’une épicerie du poste français tenue par Paul Rechampot (Jacques Dufilho). Les coloniaux manifestent un certain mépris pour les indigènes. Les missionnaires ne sont intéressés que par propager la foi à tout prix. Les militaires ont enrôlé des indigènes pour constituer des troupes.

Hubert Fresnoy (Jacques Spiesser) est un jeune botaniste-géographe qui fait figure d’intellectuel parmi les autres Français. Il est très déçu par l’ambiance morne et veule.

En recevant du courrier, le groupe de Français apprend que la guerre contre l’Allemagne a été déclarée 5 mois plus tôt en août 1914. Il en résulte un sursaut de nationalisme qui doit s’exercer contre le poste allemand. Pourtant, Hubert Fresnoy les met en garde.

Le sergent Bosselet (Jean Carmet) déclare la mobilisation sans enthousiasme, mais le sursaut patriotique galvanise tout le groupe. Les Africains sont enrôlés manu militari. Des prénoms chrétiens leur sont imposés.

Après un entrainement sommaire des Africains, les Français les emmènent à la conquête du poste allemand. Sûrs de leur victoire en raison de leur forte supériorité numérique, ils se sont fait accompagner par les civils et les épouses, portés à dos d’homme. Ils poussent le ridicule jusqu’à assimiler la traversée d’un minuscule marigot séparant les deux territoires au franchissement du Rhin. Les civils s’installent sous un arbre à l’ombre et pique-niquent pour observer l’attaque du poste allemand. Hubert veut aller parlementer avec les Allemands, mais le groupe des Français l’en empêche. C’est pendant le copieux pique-nique qu’ils entendent des bruits de mitrailleuses que les Allemands utilisent pour se défendre.

Le groupe de Français s’enfuit, sans même soigner les Africains qui ont été tués ou blessés. Le sergent Bosselet se replie et tout le monde rentre au village. Malgré ses intentions initialement pacifiques, Hubert essaie d’organiser une riposte. Il réquisitionne les vivres de l’épicerie que Réchampot avait essayé de dissimuler. Il obtient du chef de tribu que son peuple aille capturer des Africains de la savane pour grossir les effectifs. Ils rallient un grand nombre d’Africains en leur faisant une démonstration de vélo et en leur faisant croire que c’est le dieu des Blancs qui réussit à les faire rouler.

Hubert mène une nouvelle attaque contre le poste allemand qui résiste toujours grâce à sa mitrailleuse. La saison des pluies arrive et le terrain se met à ressembler aux tranchées européennes. Une troupe étrangère s’approche. En fait, ce sont des Anglais qui viennent annoncer que les Allemands du territoire se sont rendus et que le territoire est attribué aux Anglais.

Tout le monde fraternise en oubliant complètement ce qui s’est passé. Réchampot révèle bien l’esprit de l’époque en concluant que « La seule différence est que les nègres qui étaient Allemands, ils tournent Anglais ». Hubert trouve chez les Allemands un jeune diplômé de son âge dans lequel il se reconnaît tout à fait et avec lequel il fraternise.