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mercredi 16 octobre 2019
par  SUD Éduc

"L’humain est passé à la trappe" : pompiers et personnels hospitaliers font entendre leur colère à Paris

A l’appel de neuf syndicats, des pompiers de toute la France, ainsi que des personnels hospitaliers, ont défilé ce mardi 15 octobre dans une importante manifestation à Paris.

Les pompiers ont fait hurler les sirènes ce mardi 15 octobre à Paris. L’urgence est sociale. L’intervention, syndicale. Environ 10.000 sapeur-pompiers et personnels hospitaliers ont défilé dans la capitale à l’appel de neufs syndicats, dans un immense tumulte de pétards et de sirènes hurlantes.

Sous un kiosque utilisé comme un ampli, place de la Nation, quelques soldats du feu mettent leurs talents d’artificiers au service de la cause : en quelques secondes, ils arment une espèce d’alambic géant composé d’un bidon métallique dans lequel s’écrase une lourde masse, dans une déflagration qui a dû réveiller jusqu’à la faune du zoo de Vincennes. Les gyrophares tournoient. Des fumigènes craquent. Les sirènes hurlent. Ils sont entre 8.000 et 10.000, selon les organisateurs, sur les 40.000 pompiers professionnels en France – soumis à un service minimum.
20% d’interventions en plus

Il faut dire que le temps est à l’orage depuis plusieurs mois déjà. "Nous sommes en grève depuis le 26 juin, témoignent Jean-Marc et Pierre, sapeurs-pompiers depuis 25 et 10 ans près de Bordeaux. La dernière fois qu’on est montés à Paris, c’était en 2012. La situation devient intenable. En 10 ans, le nombre d’intervention a augmenté de 20%. Nous sommes passés de 80.000 à 130.000 interventions alors que les effectifs n’ont pas augmenté… Le Samu nous sous-traite des patients car l’ambulance pompier coûte 123 euros le trajet contre 380 euros pour une ambulance privée. Résultat, on croule sous les missions qui ne sont pas les nôtres, au détriment de la formation et des véritables urgences…".

Les manifestants dénoncent également le trop faible montant de la prime de feu. "On n’a rien obtenu depuis le début du mouvement en juin. Le gouvernement, qui fixe les règles, et les collectivités locales, qui nous payent, se renvoient la balle", regrette Yannick Tenesi, secrétaire général du SNSPP-PATS, un syndicat mobilisé.

"Nous devons faire deux fois plus
d’actes chaque jour. L’humain est passé à la trappe. On ne fait que du
technique"

Entre Bastille et Nation, les milliers de pompiers marchent, parfois une bière à la main, souvent des bouchons dans les oreilles pour supporter l’important niveau de décibels. Quelques gilets jaunes, dont le néo-journaliste Maxime Nicolle, se sont joints au cortège. Aux abords de la place de la Nation, terminus de la manif, les enceintes crachent du Michael Jackson, du Orelsan et le classique « Motivés » de Zebda.

Quelques pancartes étrillent Agnès Buzin, la ministre de la Santé. Les personnels hospitaliers, en grève, sont du mouvement. "Nous sommes venus de Chalons-sur-Saône, témoignent en cœur Rachid, Ali, Isabelle, Laura-Lee et Florence, tous infirmiers de bloc opératoire ou anesthésistes (des spécialités qualifiées). Depuis la tarification à l’acte, nous devons faire deux fois plus d’actes chaque jour. L’humain est passé à la trappe. On ne fait que du technique. Et cette cadence est dangereuse pour la sécurité de patients…". Une intersyndicale a été reçue au ministère de la Santé en fin de journée. Au même moment, quelques heurts ont émaillé la manifestation. Ironie de la situation : les pompiers se sont fait arroser par la police au canon à eau.

Lien vers une vidéo de la manifestation des pompiers le 15 octobre 2019. Le HuffPost

https://www.youtube.com/watch?v=Xlo7tk-1Kio