Macronie : La dérèglementation complète du marché du travail

mercredi 19 juin 2019
par  SUD Éduc

Écouter sans rien dire, avancer masqué ou, a minima, se jouer des mots pour vendre un nouveau modèle social, la technique d’Emmanuel Macron, puis de sa majorité, aboutit aujourd’hui à ce que chaque brique de la déconstruction du marché du travail a été méthodiquement appliquée dans une cohérence implacable et sans soulever les foules.

En quatre séquences bien délimitées et programmées, Emmanuel Macron achève le dynamitage du marché du travail. L’été 2017 marque le point de départ de cette entreprise. Muriel Pénicaud, ancienne DRH de Danone, est nommée rue de Grenelle. Secondée par l’ancien directeur chargé des relations sociales au Medef, Antoine Foucher, elle va avancer à marche forcée pour boucler en un été le vote des ordonnances transformant profondément les règles qui régissent le droit du travail, par essence construit pour protéger les plus fragiles.

« Une ampleur inégalée », avait déclaré Édouard Philippe fin août 2017 pour qualifier les textes définitifs soumis au vote des députés. De fait, ce jour-là, le premier ministre fait preuve d’une totale honnêteté. Mise en place de barèmes d’indemnisation aux prud’hommes liés à une extrême facilitation des modes de licenciement, règles assouplies pour les départs collectifs et dilution du dialogue social interne… Le projet gouvernemental achève celui initié un an auparavant par la loi travail de Myriam El Khomri qu’Emmanuel Macron, lorsqu’il était ministre de l’économie, aurait voulue plus radicale.