Migrants : Frontex veut détecter la « menace » grâce aux réseaux sociaux

samedi 19 octobre 2019
par  SUD Éduc

18 octobre 2019 Par Géraldine Delacroix

L’agence européenne de surveillance des frontières, forte d’un budget multiplié par trois, se lance dans la surveillance généralisée des réseaux sociaux. Au risque de mettre en danger les populations les plus vulnérables.

C’est une police prédictive qui pourrait se déployer non plus à l’échelle d’une ville, d’une région, ni même d’un pays, mais sur tous les continents… Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, vient en effet de lancer un appel d’offres « pour la fourniture de services d’analyse des réseaux sociaux concernant les tendances et les prévisions en matière de migration irrégulière ». Le marché sera conclu pour une durée de 16 mois, reconduit au plus deux fois 12 mois, pour un montant de 400 000 euros hors taxes.

L’agence n’a pas peur du mot : elle attend des rapports commandés (« un rapport global sur le paysage des réseaux sociaux utilisés par les migrants, et des rapports mensuels permettant de mesurer l’évolution de la situation ») qu’ils lui permettent « de déterminer, à un stade relativement précoce de la planification des opérations conjointes [entre États de l’UE – ndlr], dans quelle mesure les réseaux sociaux contribueront à l’intelligence prédictive afin d’affecter les ressources de manière appropriée ».

Pour analyser les « risques » qui pèsent selon elle sur les frontières – une analyse qui est « le point de départ » de toutes ses activités –, « un vaste volume de données et d’informations doit être recueilli et analysé », affirme l’agence. Frontex souhaite donc « saisir les opportunités qui découlent de la croissance rapide des plateformes de réseaux sociaux, qui permettent aux utilisateurs d’interagir les uns avec les autres d’une manière inimaginable auparavant ».