Mobilisation contre la réforme des retraites : la RATP prend au sérieux l’émergence de syndicats alternatifs

mercredi 22 janvier 2020
par  SUD Éduc

Le Rassemblement syndical et La Base, non représentatifs, s’opposent aux centrales syndicales et multiplient les actions malgré la reprise du travail dans les transports.

Au départ du cortège parisien contre la réforme des retraites, jeudi 16 janvier, une dizaine de drapeaux orange et noir dénotent en tête de cortège. Les membres du Rassemblement syndical (RS) de la RATP se sont placés devant la traditionnelle tête de cortège syndicale, massée 200 mètres plus loin derrière le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. « Chez nous, pas de permanents, les syndicalistes vivent le même quotidien que les salariés », revendique sous le bruit des tambours Lyes (qui n’a pas souhaité donner son nom), conducteur de bus et adhérent au RS. Dans un discret pied de nez aux grands syndicats, le RS devancera le défilé tout l’après-midi.

Le lendemain, plusieurs de ses élus participaient à l’action menée avec des militants SUD et CGT à l’intérieur du siège de la CFDT. Laurent Berger accuse sur Twitter la quarantaine de manifestants d’avoir « agressé verbalement et physiquement des salariés », avant d’annoncer avoir déposé plainte. « Notre démarche a été pacifique, réfute à la sortie Karim Rouijel, secrétaire général du RS. On est venu voir M. Berger avec un message : ce n’est pas à son syndicat, peu représenté à la SNCF et absent de la RATP, de négocier cette réforme en notre nom. »
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Créées récemment dans l’entreprise de 43 000 salariés, le Rassemblement syndical, surtout présent au département bus et l’association La Base, constituée en majorité de conducteurs de métro et de RER, s’opposent aux syndicats historiques. Fondée fin 2018, La Base, qui n’a pas encore participé à des élections professionnelles, revendique 200 adhérents sur 4 000 opérateurs du métro et du RER. Le Rassemblement syndical souligne, de son côté, avoir récolté 1 725 voix lors de l’élection des représentants au conseil d’administration de la RATP en 2019 – le syndicat y détient deux sièges sur neuf, derrière l’UNSA mais à hauteur de la CGT.