Mobilisées contre l’épidémie !

vendredi 20 mars 2020
par  SUD Éduc

Avec l’épidémie de Coronavirus nous traversons une crise sanitaire majeure qui va frapper durement et en premier lieu les classes populaires. Elle est dramatiquement aggravée par des politiques qui ont détruit le système de santé publique. Le syndicalisme, dans son ensemble, doit exercer son rôle de contre-pouvoir et prendre les responsabilités que n’ont ni l’État ni nos employeurs.

- Dans notre secteur professionnel, celui de l’éducation, nous avons du d’abord supporter plusieurs jours de cacophonie : ordres et contre-ordres se sont succédés entre le 13 et le 16 mars, laissant des personnels et des élèves désemparées. L’impréparation du ministère et des autorités administratives est manifeste.
Le suivisme, parfois le zèle hiérarchique, de chefs de service a ajouté à cette cacophonie qui a clairement été un facteur de mise en danger.
Notre syndicat a rappelé que l’usage du droit de retrait est légitime lorsque l’employeur fait courir un risque de contamination au Coronavirus.
Cela ne concerne pas que nous : nous contaminer c’est prendre le risque de contaminer nos proches et de faire circuler davantage la maladie. Nous invitons les personnels à nous contacter en cas de mise en danger, besoin d’information ou de soutien !

- Lorsqu’ils et elles ne peuvent pas être prises en charge par l’une de leur parent, les enfants de soignantes doivent être accueillies dans les établissements scolaires. 203 l’étaient le 16 mars dans le premier degré du Loiret.
De nombreuses et nombreux personnels de l’éducation ont d’ores et déjà été volontaires pour cela : c’est exemplaire et nous les soutenons.
Nous exigeons que l’employeur garantisse les conditions de sécurité sanitaire à cet accueil. Ce n’est pas par « esprit de corps » : c’est pour protéger les personnels, les enfants… et leurs parents en première ligne face à la maladie et qui ne doivent pas être exposées à des risques supplémentaires !

- Nous nous inquiétons également des élèves de lycées professionnels qui étaient appelées à se rendre en entreprise pour effectuer leurs stages.
Les instructions ministérielles semblent laisser la décision de les en dispenser aux chefs d’établissement. Nous invitons les équipes des lycées professionnels à exiger que leurs élèves n’aillent pas en stage.
Les enfants et adolescentes peuvent être malades mais porteurs-sains : les envoyer au contact d’adultes c’est accentuer le risque de diffusion du virus.

- Concernant la mise en place du télé-travail, elle se fait chaotiquement. Ça ne doit pas être une source de stress ou d’anxiété pour les personnels comme pour les élèves et leurs parents. Chacune fait comme il et elle peut.
Nous invitons toutes et tous les personnels à consulter la FAQ de SUD éducation à ce sujet : https://www.sudeducation.org/foire-aux-questions-le-teletravail.html

- Les inégalités sociales sont criantes dans notre société et elles se manifestent d’autant plus dans cette crise. Beaucoup d’élèves n’ont pas d’accès à un ordinateur. Nos élèves étrangeres isolées sont particulièrement vulnérables.
Nous demandons à ce que le travail à distance ne soit pas assorti d’évaluations qui seraient des sanctions pour nombre d’élèves des classes populaires.
Il est évident aujourd’hui que les examens ne pourront pas se dérouler normalement : des mesures – qu’il s’agisse d’annulation ou d’aménagements – doivent être prises et annoncées au plus vite.
Car la priorité est la situation sanitaire et le combat contre l’épidémie.

- C’est pour tout cela que nous soutenons les droits de retrait, les grèves et les débrayages des salariées forcées à travailler dans des activités non-vitales et non-nécessaires à enrayer l’épidémie.
Ce qu’ont déjà fait les salariées d’Amazon, de Thalès, d’Hutchinson, de la Poste… dans notre département.
Le gouvernement et le patronat ont pris la responsabilité criminelle d’envoyer au travail des salariées dans des secteurs professionnels qui n’ont aucun sens ni utilité contre le coronavirus. Pour que les personnels soignantes puissent faire face au mieux à la maladie, il faut que cela cesse et que les droits au revenu et à la subsistance soient garantis !

- Cette crise sanitaire est la crise d’un système capitaliste mortifère. Quand nous en serons au « jour d’après », c’est bien la socialisation et l’autogestion des services et de la production qui seront à l’ordre du jour. Pour que l’entraide et l’égalité l’emportent sur les intérêts privés et égoïstes.

SUD éducation Loiret, le 19 mars 2020