Référendum ADP : vers le million et au-delà ? À la Fête de l’Humanité, ce week-end, les forces politiques et syndicales ont relancé la campagne pour le RIP sur ADP. Un combat qui s’annonce ardu.

mardi 17 septembre 2019
par  SUD Éduc

Privatiser Aéroports de Paris serait d’abord un non-sens économique. Selon Dominique Plihon, économiste membre d’Attac : « Budgétairement, cela n’a pas de sens ; c’est une rentrée d’argent à court terme lors de la vente mais une perte de finances à long terme pour l’État qui ne disposera plus des bénéfices d’ADP. » Cela serait aussi « une aberration écologique », estime Mathilde Panot, députée LFI pour qui « toute législation visant à réduire le trafic aérien serait rendu impossible ». Aberration enfin et peut-être surtout constitutionnelle. L’écrivain et professeur de droit Paul Cassia a rappelé que notre constitution depuis 1946 interdit la privatisation d’un monopole de fait et d’un service public national. Or, selon lui, « ADP rentre parfaitement dans cette définition ». L’argument constitutionnel est d’ailleurs un de ceux repris par les partisans de droite du référendum ADP.

Pour que le référendum advienne, il va falloir faire face à bien des obstacles qu’a bien résumés Alain Girard, conseiller municipal d’Orly : « Il y a plusieurs problèmes. D’abord le manque d’informations. Beaucoup ne savent pas que le RIP a lieu ou comment il fonctionne, et puis il y a la fracture numérique. » À la Fête de l’Humanité, beaucoup répètent qu’il faut faire désormais « un gros travail d’éducation populaire ». Se rendre sur les places de marché avec des tablettes pour faire signer, aller convaincre certaines mairies qui ne le font pas encore d’ouvrir des bureaux de vote pour les plus éloignés du numérique. Et puis expliquer sans cesse les tenants et aboutissants du RIP, en quoi cela concerne chaque citoyen. Le difficile objectif des 4 millions ne pourra être atteint qu’à ce prix.

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par Matthias Hardoy