Réforme du lycée : « Professeurs au lycée Louis-le-Grand, nous sonnons l’alerte »

mercredi 5 février 2020
par  SUD Éduc

Tribune

Collectif

Des professeurs du lycée parisien dénoncent la « transformation » du métier d’enseignant, « l’appauvrissement de la formation » des élèves et les épreuves de contrôle continu « inadaptées ».

Tribune. La réforme du lycée a été imposée dans la précipitation. Nous sommes maintenant les témoins de ses nombreux impacts. Professeurs au lycée Louis-le-Grand, nous sommes vent debout pour protéger notre système scolaire. Ici, comme ailleurs, un nombre significatif de professeurs du secondaire et de classes préparatoires a participé à des journées de grève, et une quinzaine à un mouvement de grève reconductible. Nous sommes aussi mobilisés depuis lundi 3 février devant notre établissement, où se déroulent cette semaine les nouvelles épreuves communes de contrôle continu (E3C), pour marquer nos inquiétudes. Comme de nombreux enseignants partout en France, nous sonnons l’alerte.

Les professeurs n’ont pas été véritablement consultés sur cette réforme, et les réunions de présentation du nouveau baccalauréat ont eu lieu entre mars et juin 2019, à peine quelques mois avant sa mise en application. Faire remonter nos préoccupations au ministère n’en a été que plus difficile, et ces dernières sont restées lettre morte.

Les propositions de la grande majorité des syndicats d’enseignants, ainsi que celles de nombreuses sociétés savantes et associations disciplinaires, n’ont pas été davantage entendues.
Une transformation de notre métier

Nous sonnons d’abord l’alerte sur l’évolution de notre métier. Dans le secondaire, la redéfinition du « métier d’enseignant du XXIe siècle » signifie avant tout une augmentation du nombre d’élèves dans nos classes et de la charge de travail (tâches administratives croissantes, gestion de Parcoursup ou organisation d’épreuves communes, etc.).
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La réduction d’évaluations des connaissances disciplinaires au Capes, au seul profit des épreuves de didactique, de connaissance du système administratif et du rôle du fonctionnaire participe de cette même transformation de notre métier de plus en plus normé, encadré, qui n’est plus vraiment un métier de transmission des savoirs et qui n’attire plus les vocations.

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