Retraites : 150 000 personnes ont manifesté contre la réforme, selon la CGT

mercredi 25 septembre 2019
par  SUD Éduc

« C’est un bon début même s’il reste du monde à convaincre », a jugé le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. Alors que les syndicats sont divisés, il a évoqué la tenue d’une intersyndicale « très prochainement ».

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, et des syndicalistes en tête du cortège de la manifestation parisienne contre le projet de réforme des retraites, le 24 septembre.
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, et des syndicalistes en tête du cortège de la manifestation parisienne contre le projet de réforme des retraites, le 24 septembre. ERIC GAILLARD / REUTERS

Après les avocats, les médecins, les pilotes, les infirmières, la RATP ou encore Force ouvrière (FO), ce sont les militants de la CGT qui ont défilé, mardi 24 septembre, contre la future réforme des retraites.

La mobilisation a rassemblé « 150 000 manifestants dans toute la France », avec « 166 lieux de manifestations », s’est félicité sur BFM-TV le secrétaire général du syndicat, Philippe Martinez. « C’est un bon début, même s’il reste du monde à convaincre », a-t-il jugé. « On va tous être perdant » avec ce projet de réforme qui est « mauvais », a continué le leader syndical, qui promet de « pousser pour que le rapport de force s’élève et soit généralisé ».

A Paris, les manifestants étaient 12 300, selon un décompte du cabinet Occurrence pour un collectif de médias. Ils étaient 3 700 manifestants à Marseille, selon la préfecture de police, 3 200 à Lyon, 1 800 au Havre (seine-Maritime), 1 300 à Rouen, 1 200 à Rennes, 800 à Strasbourg et 850 à Grenoble.

Solidaires, la FSU et l’Unsa-Ferroviaire s’étaient joints à cet appel à manifester, lancé par la CGT en juillet au moment de la remise du rapport du haut-commissaire Jean-Paul Delevoye, devenu depuis membre du gouvernement. Celui-ci prévoit de fusionner en un système unique par points les quarante-deux régimes existants à l’horizon 2025.
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FO avait, elle, organisé sa propre journée de mobilisation samedi, et réuni plusieurs milliers de personnes dans la capitale. M. Martinez a évoqué mardi la tenue d’une intersyndicale « très prochainement ».
« On va laisser des gens de côté avec des petites retraites »

« On est en train de mettre à mort un système que nos anciens avaient bâti avec le Conseil national de la Résistance. On va laisser des gens de côté avec des petites retraites. Je vois des gens régulièrement reprendre un travail à la retraite car ils n’arrivent pas à joindre les deux bouts », a témoigné Catherine, gestionnaire à la caisse primaire d’assurance-maladie (CPAM) des Bouches-du-Rhône et qui a manifesté à Marseille.

A Grenoble, un hôpital de campagne a été monté « pour expliquer ce que sera l’hôpital de demain [où] il faudra un système assurantiel pour bien se soigner, que seuls les plus riches pourront se payer », a expliqué Damien Bagnis, secrétaire départemental CGT Santé-Action sociale.

« On part déjà à la retraite trop tard, on est épuisés. Après quarante-quatre ans de travail, on touche des retraites de misère, et on doit s’occuper de nos parents et parfois des enfants qui font des études plus longues », a déploré Marie-Paule Dano, une manifestante auvergnate de 66 ans.

Conséquence d’un appel à la grève de la CGT-Cheminots et SUD-Rail, le trafic était perturbé à la SNCF, qui a prévu la circulation de presque tous les TGV mais de seulement deux trains Intercités sur cinq, trois TER sur cinq et un Transilien sur deux en moyenne.

Les Franciliens ont donc davantage pris leur voiture. Le site Sytadin a fait état d’un trafic « exceptionnel » en Ile-de-France, avec un pic de plus de 475 kilomètres de bouchons atteint entre 8 heures et 9 heures.
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Des « simulateurs individuels entre 2020 et 2025 »

Le gouvernement entend faire voter le projet de loi qui définira le nouveau système universel d’ici à juillet 2020, après une nouvelle concertation citoyenne. « [Son] objectif, c’est faire des économies et nous faire travailler plus longtemps », a déploré Philippe Martinez. « Les discussions qu’on a avec les syndicats suédois nous disent : “on en revient de ce système” » de la retraite à points, a expliqué le leader syndical mardi sur France Culture.

Jean-Paul Delevoye a promis qu’il y aurait des « simulateurs individuels entre 2020 et 2025 » pour que chacun puisse évaluer les effets de la réforme.
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Les syndicats de la RATP, qui ont mené un mouvement de grève massif le 13 septembre comme il n’y en avait pas eu depuis 2007, se préparent eux pour une nouvelle mobilisation à partir du 5 décembre, à laquelle s’est d’ores et déjà jointe, côté cheminots, la fédération SUD-Rail.