Stop au démantèlement de l’AEFE !

mardi 5 février 2019
par  SUD Éduc

(Source SNES FSU Espagne)

Cela devient malheureusement une habitude, l’AEFE vient d’annoncer de nouvelles suppressions de postes de résidents sur l’ensemble du réseau et, encore une fois, l’addition est lourde pour les établissements d’Espagne : 9 suppressions sur les 14 postes déclarés vacants pour la rentrée 2019.

Barcelone : suppression d’un poste de résident de mathématiques ;
Madrid : suppression de 4 postes de résidents en anglais, lettres, mathématiques et professeur des écoles ;
Valence : suppression de 3 postes de résidents professeurs des écoles ;
Villanueva de la Cañada : suppression d’un poste de résident de professeur des écoles.

Au vu des retours de l’ensemble du réseau, il semble clair que l’AEFE va aller bien au delà de la vague de suppressions de 166 postes de détachés (résidents et expatriés) qui était annoncée !

Nous rappelons encore une fois, les conséquences de ces suppressions :

blocage des enseignants titulaires de la fonction publique employés sur un contrat de droit local : ces collègues sont en disponibilité et donc leur carrière de fonctionnaire est bloquée alors même qu’ils sont en train d’effectuer leur mission de fonctionnaire soit directement auprès de l’AEFE dans les établissements en gestion directe (Madrid, Barcelone et Valence) soit auprès d’un établissement lié à l’AEFE par une convention (Alicante, Bilbao, Ibiza, Malaga, Villanueva de la Cañada) ;
difficultés de recrutement : le recrutement sur un poste de résident assure la venue d’un enseignant titulaire de la fonction publique avec au minimum 2 années d’expérience du système d’enseignement français (et c’est en général bien plus) tandis que le recrutement en contrat local ne permet pas de garantir cela et selon les disciplines en secondaire le vivier de candidats peut être restreint ;
charge financière supplémentaire pour les établissements : les postes de résidents sont en partie financés par l’AEFE, les suppressions de postes de résidents implique un recrutement sur contrat de droit local dont le financement est totalement assuré par l’établissement, ces suppressions participent donc directement aux hausses de frais de scolarité constatées et certainement à venir.

Contrairement à ce qui pu être dit, ces suppressions ne servent pas (ou plus) à ouvrir des postes ailleurs dans le Monde dans des établissements moins dotés. Il s’agit purement et simplement de mesures de restrictions budgétaires visant à la privatisation complète du réseau !

Par exemple, au lycée français de Madrid, les 4 suppressions de postes impliquent un surcoût financier estimé à 100 000 € à la charge de l’établissement donc à une source de financement privée (écolages demandés aux familles). En terme de dotation en postes, on passera sous la barre symbolique des 50% de résidents par rapport au nombre total d’enseignants au secondaire.

Par ailleurs, la décision du Ministère de l’éducation nationale de limiter dans le temps (2 détachements de 3 ans maximum) les nouveaux contrats de résidents à partir des recrutements 2019 a des conséquences profondes pour le réseau : mobilité forcée pour les personnels sans rendre les postes plus attractifs, instabilité des équipes, précarisation des personnels installés durablement dans le pays d’accueil… Et dans ce contexte, elle constituera clairement un outil supplémentaire pour planifier de nouvelles suppressions de postes.

Dans la continuité des actions menées jusqu’à présent pour la défense de l’AEFE le SNES Hors de France avec les syndicats de la FSU ont déposé des préavis de grève du 5 au 13 février inclus.

Nous appelons l’ensemble des personnels des lycées français d’Espagne à se mobiliser sur cette période par diverses actions, y compris la grève !

Nous appelons également l’ensemble des communautés scolaires à soutenir et s’unir aux actions menées localement pour la défense du modèle d’enseignement français à l’étranger dont la qualité n’est plus à démontrer.