Togo : à la rencontre du « Robin des bois » du cacao

dimanche 23 septembre 2018
par  SUD Éduc

Si le continent africain produit une bonne partie du cacao, il n’en tire cependant pas vraiment les bénéfices. Un chocolatier togolais a donc décidé de rentrer dans son pays pour y soutenir directement la filière nationale du cacao. Il tente notamment de convaincre les cultivateurs locaux de devenir enfin les maîtres de ce marché. « C’est parce que nous sommes ignorants que nous sommes pauvres. [Le cacao] est une richesse, c’est un trésor. Vous l’avez dans votre main », explique Komi Agbokou ce jour-là, face à son auditoire. À 1,50 euro les 100g, la plupart des villageois présents n’ont jamais goûté au chocolat.
Créer de toutes pièces une filière cacao

Fondateur de Chocotogo, Komi Agbokou, a décidé de réveiller les consciences. Historiquement, les cultivateurs locaux n’ont aucune prise sur le prix des fèves, fixés à 5 000 km de là, par la bourse de Londres (Royaume-Uni). Pour faire des cultivateurs les maîtres du marché, ce Robin des bois est parti en mission et sillonne le pays. Pour lui, il y a urgence. Les jeunes désertent les villages, et quand ils ne trouvent pas de travail à la ville, ils quittent le pays. Komi Agbokou se demande donc qui construira le Togo si tout le monde s’en va. Son idée ? Permettre au cacao de mieux faire vivre les personnes qui en vivent. Pour cela, il n’hésite pas à acheter son cacao deux fois plus cher que le prix du marché. En contrepartie, les cultivateurs ne doivent plus utiliser de pesticides. De même, toute la transformation est réalisée au Togo. Si au début, tout le monde prenait Komi Agbokou pour un fou, quatre ans après la création de sa coopérative, il ne perd plus d’argent.