Travaille, rayonne et ferme ta gueule !

samedi 29 février 2020
par  SUD Éduc

En s’intéressant à d’autres structures particulières du MEN, telles que celles en charge de la formation, il s’est avéré que dans ce domaine, par exemple, il y a eu la même démarche. C’ est ainsi que certains formateurs de longue date se sont vus refuser la poursuite de leur mission car ils avaient été recalés à la certification.

Lien vers le site du Ministère
https://eduscol.education.fr/cid105522/certificat-d-aptitude-aux-fonctions-de-formateur.html

Ce n’est pas tant les besoins spécifiques, évidents pour des emplois spécifiques, qui seraient à remettre en cause, que l’opacité relative à la délivrance des certifications, les compositions des jurys, le fait que la préparation à ces certifications se fait sur le temps libre des salarié-e-s et souvent à leurs frais.
La mesure ne toucherait que les résidents et/ou les expatriés que le Ministère pourra remplacer par des collègues dans l’impossibilité, soit de réintégrer, soit de se former, recrutés localement et à bas coût. Le tout en gardant le nombre suffisant de titulaires pour pouvoir veiller aux critères de plus en plus laxistes d’homologation.
Comme pour les domestiques, le personnel sera fourni avec la maison aux futurs gestionnaires.

Derrière ces restructurations, il n’y a pas qu’un système économique ou qu’une idéologie, mais un monde unique construit sur une pensée unique ; pour que les profits réalisés par une minorité leur garantisse un pouvoir absolu et perpétuel.

Après le travailler plus pour gagner plus on en est arrivés à : « Se former seul, pour travailler plus, pour gagner plus, pour payer pour travailler et perdre liberté et dignité. »

Il est donc fort à parier que, très prochainement et avant même la déclaration officielle de la privation du Réseau, l’AEFE exigera des enseignants arrivés en fin de détachement ou recrutés nouvellement recrutés, d’avoir obtenu la certification. Contrairement à leurs habitudes, cette fois-ci le gouvernement semble avoir tout prévu en amont dans la plus grande discrétion.

Ne serait-ce que de par le niveau de maîtrise de l’Anglais (B2) et la maîtrise des situations géo-politiques et stratégiques, de nombreux collègues actuellement en poste et en fin de carrière se verraient refuser la certification. Pour l’instant, rien n’est dit sur l’obligation, ni la formation envisageable pour les postulants. Il est néanmoins fort à parier que l’AEFE (réduite à un rôle de gestionnaire playmobil du pouvoir central) verra dans ce nouvel outil de la DRH le moyen efficace, discret et présenté comme légitime pour le rayonnement de la France dans le monde, de se débarrasser soit des enseignants « dont l’esprit critique ne serait incompatible avec le service de L’Éducation dans le Monde (sic) », soit de ceux qu’ils jugeront trop coûteux et qui lentement seront remplacés par des contrats à durée limitée comme c’est le cas actuellement pour les collègues recrutés à la rentrée 2019.

À mon avis, comme depuis l’arrivée au pouvoir des puissances financières avec Macron, il n’y a rien à négocier. Tout est dicté, imposé et sanctionné et à la moindre contestation on nous ressortira les devoirs « de réserve et de loyauté » ainsi que l’obligation de résultats si chers aux anthropophages du profit.

Une façon toute diplomatique d’exclure, de « purger », de façonner, de précariser et de détruire les projets de vie des personnels enseignant à l’étranger. Du grand art  dans la cuisson à feu doux des froggyes ! Damned  !