Travailler davantage ou être davantage à travailler ?
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Travailler davantage ou être davantage à travailler ?
En travaillant moins ! Ce qui signifie partager le temps de travail et donc créer de l’emploi. Tout l’inverse de ce que ne cessent de revendiquer patronat, gouvernement et nombre d’économistes tant la perspective finalement d’un chômage de masse n’est en vrai pas pour leur déplaire. Une baisse significative du chômage réduit les pressions patronales pour faire accepter tout et n’importe quoi aux salarié-es comme par exemple dans le cadre des accords de performance collective. Ces accords qui n’ont d’accord que le nom permettent en effet d’imposer sous le prétexte de préserver l’emploi la réduction des salaires et/ou d’augmentation du temps de travail. Il n’y a donc aucun intérêt pour les classes dominantes de combattre réellement le chômage de masse d’autant plus qu’il creuse les déficits des comptes sociaux. Et une assurance chômage déficitaire, ça permet d’accentuer la pression sur les droits des chômeurs-euses, et, la crise aidant, agir sur son financement et sur la contribution patronale jugée comme toujours trop excessive.
Alors oui, réduire le temps de travail n’est finalement d’aucun intérêt pour les capitalistes, quand bien même leurs marges seraient toujours très profitables. Et quand la réduction du temps de travail leur a été imposé politiquement, ils ont réussi à en détourner l’objectif de partage du travail par la casse des organisations de travail pour augmenter la productivité et réduire l’effet sur la baisse du chômage. Or socialement et n’en déplaise aux capitalistes, la réduction du temps de travail fait partie des moyens efficaces pour lutter contre le chômage de masse et aller vers une société émancipatrice.
Réduire le temps de travail, c’est alléger les déficits sociaux en récoltant plus de cotisations. C’est réduire la pauvreté et les inégalités et donc mieux assurer la stabilité de la société. C’est permettre directement d’élargir le nombre de travailleurs-euses en activité et pour ces dernier-es d’accéder à l’autonomie plutôt que de survivre. C’est permettre de dégager du temps pour soi et participer ainsi concrètement à la transformation sociale, écologique, féministe, de la société libérée de toute domination.
C’est construire un autre avenir.
Paris, le 23 juin 2020