Violences sur élèves au lycée professionnel de Montaigne à Amiens : Première victoire de Sud Éducation.

vendredi 21 décembre 2018
par  SUD Éduc

Après des semaines d’omerta et suite à la médiatisation de la situation, les premières mesures viennent de tomber : 3 professeurs ont été suspendus. Les élèves vont enfin pouvoir retourner en classe.

Mi-novembre, SUD éducation Somme a été informé par des personnels qu’au lycée professionnel Montaigne à Amiens, quelques enseignants de la filière « Conducteur, Transport, Routier de marchandises » ont mis en place un système, qui dure depuis plusieurs mois sinon plusieurs années, de violences physiques et morales, parfois extrêmes, perpétrées sur des élèves. Il existe des traces, des témoignages d’élèves, des témoignages d’enseignants, des dépôts de plaintes.

Plusieurs des enseignants et enseignantes qui ont dénoncé les faits sont en arrêt-maladie, vu l’ambiance délétère.

Une enquête administrative menée par le rectorat a eu lieu, dans un silence assourdissant : les enseignants concernés n’étaient pas suspendus, les élèves ont fait une pétition pour obtenir le droit de ne pas se rendre dans leurs cours, depuis le 5 décembre. L’administration était en mesure depuis longtemps de saisir la gravité des faits, mais a réagi très tardivement. À notre connaissance, l’administration n’a pas porté l’affaire auprès du procureur, comme le prévoit pourtant le Nouveau Code de Procédure Pénale.

Sud Education Somme a alerté le Comité d’Hygiène et de Sécurité au Travail pour qu’il porte un droit d’alerte. Ils ont refusé. Sud Education Somme accompagne les collègues en arrêt maladie afin qu’ils bénéficient d’une reconnaissance en accident de service

Cette situation est une illustration du mépris de l’administration vis-à-vis des élèves des classes populaires. L’année dernière, ils ont défendu leur lycée pour de meilleures conditions d’enseignement, la réponse a été l’envoi immédiat de CRS. Ils sont humiliés et violentés par des professeurs, l’administration a mis des mois à réagir.

Cette situation constitue une nouvelle illustration des graves manquements de l’Education Nationale en matière de santé et sécurité au travail. Dans ce domaine, l’employeur est soumis à une obligation de résultats. Force est de constater que dans notre administration, même les moyens font défaut !

Sud Education revendique :

- la création de CHSCT d’établissement et de circonscription pour les école et pas seulement au niveau départemental et académique.

- Que toutes les situations d’arrêt de travail en lien avec le travail, soient reconnues et traitées en accident de service et non en arrêt maladie ordinaire

- la création d’une médecine de prévention digne de ce nom et l’embauche de médecin en nombre suffisant. Actuellement : 1 médecin en moyenne pour 20 000 agent-e-s !