La loi contre les « contenus haineux » est adoptée
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Fatigués de n’avoir pas été entendus au cours des débats précédents, les députés qui s’opposent au texte concentrent leurs critiques sur la surdité du gouvernement – « Si on s’oppose à votre loi, on est pour les terroristes, c’est insupportable », dénonce Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France). « La prise d’otage est fatigante », soupire Frédérique Dumas (Libertés et territoires), qui aura combattu et tenté d’amender le texte débat après débat. « Quand on est contre, on est contre les modalités, et on a le droit », rappelle-t-elle.
Pendant que la population était enfermée pendant plusieurs semaines, le gouvernement en a profité, alors qu’il avait assuré qu’il se contenterait de voter des textes en rapport avec la situation sanitaire, pour imposer le vote d’un nouveau texte tellement flou qu’il remet en cause la liberté d’expression.
Décryptage :
Comment ça marche ?
Les lois liberticides sont toujours proposées lorsque la population est en état de choc. Choc créé par des déclarations alarmistes et une peur entretenue avec l’appui des médias d’État qui jouent à fond la propagande.
Ces lois sont très peu relayées par ces mêmes médias, jamais analysées de manière objective, puisqu’elles ne font que reprendre (voire justifier) les arguments des gouvernements.
Elles sont ensuite complétées par des décrets, pour instaurer dans le flou volontaire du texte de départ, des mesures qui portent atteinte aux libertés fondamentales. La même méthode fut utilisée en Argentine, au Chili et continuent à l’être dans nombre de systèmes totalitaires.
Nul n’est censé ignorer la loi mais, pour certaines, plus les citoyens les ignorent mieux c’est, la répression peut s’appliquer plus facilement. Dire que LREM est en train de mener un coup d’État contre la démocratie en France, serait-ce une injure faite à la majorité ?
Affirmer que les revendications de gilets jaunes, qualifiés par cette majorité de terroristes, sont légitimes, serait-ce en faire l’apologie ?
Parler de la stratégie politique qui consiste à confier des missions à des membres des minorités, pour limiter les critiques sur leurs décisions en les réduisant à des propos discriminatoires, serait-ce enfreindre la loi ?
La même méthode fut adoptée contre les anarchistes, peu importait qu’ils fussent non violents ou adeptes de la lutte armée, qu’ils aient pu se revendiquer comme une armée du peuple (donc une armée) ou comme un mouvement insurrectionnel non violent. Le pouvoir en a fait « des terroristes historiques », le symbole du chaos qu’il ressort, quand ça l’arrange, pour entretenir les peurs.
Le problème est que ceux qui promulguent ces lois en détiennent le curseur et les font évoluer à leur convenance.
En peu de temps ces textes sont oubliés car ils ne sont pas volontairement appliqués immédiatement afin de donner l’impression que rien n’a changé, les fameux délais d’application qui conduiront à le « ça se fait déjà » qui permettra de nouveaux tours de vis. Peu à peu, la machine se met en marche jusqu’à ce qu’à travers de nouvelles peurs le Pouvoir créé un autre état de choc et applique les textes existants, avec la plus grande fermeté cette fois-ci, afin d’acter les violences d’État en toute « légalité ».