Procès France Télécom : un livre pour désosser la « raison des plus forts »
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Pendant plus de deux mois, les chroniqueurs d’un jour se sont succédé sur les bancs de la salle d’audience, à l’invitation d’Éric Beynel, un des porte-parole du syndicat. Compagnons de route de Solidaires ou éloignés du militantisme, chercheurs, artistes, écrivains, professionnels de la justice, spécialistes de la souffrance au travail, ils sont une cinquantaine à avoir livré tour à tour leur regard sur ce procès hors norme, et à l’avoir consigné sur un des sites du syndicat.
Tous ont suivi les débats portant sur les pratiques managériales de France Télécom (devenue Orange en 2013) entre 2006 et 2011, et ont cherché à comprendre le lien avec les 39 victimes, parmi lesquelles 19 suicidés, sur lesquelles s’est arrêté le tribunal. Le procès a débouché sur un jugement historique, le tribunal reconnaissant l’existence d’un « harcèlement moral institutionnalisé » et condamnant les trois principaux anciens dirigeants à un an de prison, dont huit mois avec sursis. Et le travail de ces chroniqueurs éphémères est devenu, presque un an plus tard, un livre, La Raison des plus forts, paru le 4 juin (Les Éditions de l’atelier, 328 pages, 21,90 euros).