Les lycées français du monde, moteurs de la francophonie ?
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Un article qui ne traite que de certains aspects de la francophonie. Après la fin de « la coopération de substitution » force est de constater que le niveau de langue dans les anciens pays du champ est en déclin en Afrique et a pour ainsi dire disparu dans de nombreux pays asiatiques tels que le Cambodge, le Laos, la Malaisie ou le Vietnam.
Le Français, ne reste que la langue d’une élite économique ou intellectuelle attachée à des valeurs héritées d’ une période de colonisations économique ou culturelle autant dire d’un équilibre mondial complètement désuet.
Pour rappel
Une vocation ambiguë
Les écoles et lycées français sont des établissements autonomes fondés soit par des associations de parents d’élève, soit sous l’impulsion des affaires culturelles et étrangères françaises, comme c’est le cas du Lycée français de New York. Dans les colonies françaises (l’Algérie, notamment), à la fin du XIXe siècle, les écoles républicaines laïques, sous l’influence – bien distincte – de Jules Ferry et de Jean Macé, supplantent les écoles missionnaires et coraniques, avec un idéal militant et paternaliste conforme à l’esprit de l’époque.
C’est à la décolonisation que la priorité devient la formation des élites en langue française (la « formation linguistique des cadres »). En 1957, les personnels français d’enseignement scolaire et universitaire qui travaillent au Maroc, en Tunisie, au Laos, au Cambodge et au Vietnam sont placés sous la tutelle d’un service de la coopération technique. Leurs collègues en poste en Algérie les rejoignent en 1966 dans ce service qui prend le nom de Direction de la coopération technique et gère plus de vingt-deux mille personnes. Depuis la création de l’Agence de l’enseignement français à l’étranger (AEFE), en 1990, le réseau des écoles s’est élargi (il compte aujourd’hui 485 établissements) et a redéfini son rôle, qui est d’accueillir les élèves français, de diffuser la langue française ainsi que de nouer des relations culturelles, et donc diplomatiques et commerciales, entre les élites nationales et celles du pays d’accueil.
Le réseau connaît un tournant au milieu des années 1990, quand le président Jacques Chirac réunit l’AEFE et le ministère de la coopération sous la tutelle du ministère des affaires étrangères. Confrontés à une baisse de leurs moyens, les établissements sont invités à s’autofinancer, à faire reposer le coût de la scolarité sur les usagers et à nouer des partenariats avec le secteur privé.
Les lycées français du monde, moteurs de la francophonie ?
(Souces : Le petit journal)
Le président Macron veut doubler le nombre d’élèves accueillis au sein du réseau scolaire français de l’étranger d’ici à 2025, alors même que les personnels et les parents d’élèves s’inquiètent de l’avenir du réseau après les récentes coupes budgétaires.
Serait-ce un virage dans la politique du gouvernement concernant l’enseignement français à l’étranger ? Dans son discours sur la francophonie mardi, le président Macron a fixé comme objectif de doubler d’ici 2025 le nombre d’élèves dans les lycées français à l’étranger, qui accueillent actuellement quelque 350.000 jeunes dans les 492 établissements à travers le monde. 60 % d’entre eux sont étrangers et 40 % français.
« Le réseau des lycées français est la colonne vertébrale » de l’enseignement dans le monde, s’est félicité M. Macron. Le président compte « consolider et dynamiser le réseau » afin de lui permettre de répondre de façon nouvelle à la demande croissante d’éducation française. Il faudra pour cela développer des établissements « partenaires » et créer des pôles régionaux de formation, comme au Mexique, pour former les nouveaux enseignants. Le président affirme vouloir « accompagner le développement des sections bilingues dans les établissements de nos pays partenaires ». En 2022, le réseau des écoles proposant des sections bilingues francophones de qualité (LabelFrancEducation) devrait passer de 209 à 500 établissements.
Un paradoxe lorsque l’on sait que l’enseignement français à l’étranger traverse une crise sans précédent. Les récentes coupes budgétaires de plus de 8% touchant l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger (AEFE) ont provoqué plusieurs mouvements de grève très suivis depuis l’automne. Fin janvier, une journée école morte avait ainsi été organisée dans dix écoles de Tunisie lors de la visite du président Macron. La récente pétition de parents d’élèves, lancée par un collectif de parents du Lycée Français de Madrid, a recueilli plus de 11.000 signatures. Personnels et parents d’élèves craignent en effet la suppression de postes d’enseignants titulaires et la hausse des frais de scolarité, souvent déjà très élevés.
Faire du réseau des lycées français du monde le moteur de la francophonie
Le réseau des lycées français à l’étranger, unique au monde, est souvent considéré comme en un réseau d’excellence et un puissant outil d’influence diplomatique et linguistique. Pour doubler le nombre d’élèves dans des lycées français du monde parfois saturés, il faudra des moyens. Le gouvernement a promis à l’AEFE qu’elle retrouverait cette année et en 2019 son budget d’avant les coupes, soit environ 400 millions d’euros.
« Le président de la république a donné une feuille de route très ambitieuse pour la langue française et le plurilinguisme. L’AEFE y a une place renforcée pour être à la hauteur des défis du 21e siècle. A nous maintenant de concrétiser cette ambition en modernisant l’agence. Je serais pleinement mobilisé avec mes collègues de la majorité pour appuyer le Gouvernement dans cette démarche » a déclaré Roland Lescure, député des Français de l’étranger (Amérique du Nord) et Président de la commission des affaires économiques, à l’issue du discours.
Une trentaine d’autres mesures destinées à renforcer « la place et le rôle » de la langue française et du plurilinguisme ont été dévoilées par le président de la République, avec notamment la volonté d’améliorer son enseignement en Afrique. Emmanuel Macron souhaite doubler le nombre d’étudiants étrangers en France venant des pays émergents, et les accueillir dans de meilleures conditions. Un plan sera présenté début 2019. D’ici à 2065, un milliard de personnes devraient parler français, grâce au dynamisme démographique de l’Afrique, soit cinq fois plus qu’en 1960.