Ce qui se cache derrière les 71 000 euros de Laurent Pietraszewski Le nouveau secrétaire d’État aux Retraites a touché une indemnité de licenciement en tant que responsable des ressources humaines chez Auchan.
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Par LePoint.fr, avec AFP
Modifié le 18/12/2019 à 16:15 - Publié le 18/12/2019 à 12:59 | Le Point.fr
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Laurent Pietraszewski, nouveau secrétaire d’État chargé des Retraites après la démission de Jean-Paul Delevoye et ex-responsable des ressources humaines chez Auchan, a touché, en 2019, 71 872 euros d’indemnités de licenciement économique de son ex-employeur, ont indiqué mercredi des sources proches du dossier à l’Agence France-Presse. Une somme qui a interrogé de nombreux internautes ainsi que plusieurs élus de l’opposition, en raison du poste de député LREM du Nord occupé par Laurent Pietraszewski depuis 2017.
Laurent Pietraszewski avait alors rempli comme parlementaire une première déclaration d’intérêts et d’activités publiée sur le site de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) retraçant ses revenus ces cinq dernières années en tant que « responsable du département ressources humaines » jusqu’en juillet 2017. Il a rempli une déclaration rectificative le 6 octobre dernier, précisant cette indemnité consécutive à son licenciement. Sa déclaration indique que cette somme a été perçue en août-septembre 2019.
Une indemnité calculée sur des salaires versés sur cinq ans
Après sa nomination dans la nuit, cette somme apparaissant sur sa déclaration d’intérêts sans précision alors qu’il occupait un mandat de député avait provoqué un début de polémique. L’entourage du nouveau secrétaire d’État a donc précisé les conditions de versement de cette indemnité de licenciement : « Quand il a été élu, Laurent Pietraszewski a demandé à faire valoir la suspension de son contrat de travail. Il n’était donc plus payé par Aucha », indique le secrétariat d’État aux Retraites à L’Opinion. « Pendant cette période, son employeur a voulu transférer son contrat de travail dans une nouvelle entité, ce qu’il a refusé. Cela équivalait à un licenciement économique, intervenu en mai 2019. »
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Son indemnité de licenciement a été calculée en fonction de son ancienneté, il était entré dans l’entreprise en novembre 1990, et de ses salaires, qui s’élevaient entre 57 000 et 62 000 euros net par an pendant les cinq années ayant précédé son élection, selon le quotidien. Cette indemnité a donc atteint la somme de 71 872 euros, versée en août 2019, que le député du Nord a déclarée en octobre dernier. Comme le précise BFM TV, cela explique pourquoi cette somme est la dernière à apparaître sur le site de la HATVP. « Mais, sur sa déclaration, on peut retrouver l’historique et les cinq années précédentes travaillées chez Auchan », a indiqué l’entourage de Laurent Pietraszewski sur la chaîne.
Un homme « carriériste » et « hyprocrite » pour certains, « ouvert, proche des collaborateurs » pour d’autres
Le nouveau secrétaire d’État aux Retraites n’a pas laissé que de bons souvenirs de son passage en tant que « responsable département ressources humaines ». Un ancien délégué CFDT du groupe, Guy Laplatine, se souvient auprès de l’Agence France-Presse d’un épisode de « chasse aux sorcières particulièrement violent » à Béthune (Pas-de-Calais) au « début des années 2000 ». « Il avait fait mettre en garde à vue une déléguée syndicale qu’il soupçonnait d’avoir donné un petit pain à une employée de la galerie marchande, comme si elle l’avait volé », raconte-t-il. « C’était complètement disproportionné. Il n’a jamais pu prouver que c’était vrai et, de fait, ça ne l’était pas. C’était clairement une discrimination syndicale, il voulait se séparer de la collègue », juge aujourd’hui Guy Laplatine.
Après Béthune, Laurent Pietraszewski a notamment travaillé plusieurs années pour l’hypermarché Auchan de Roncq (Nord), près de Lille. « Quand il est arrivé, c’était un cadeau empoisonné », se remémore Luc Fourrier, 57 ans, dont 37 au sein du groupe et lui aussi délégué syndical CFDT. « C’est des mauvais souvenirs, il n’a jamais été sincère. Le rôle des ressources humaines, c’est d’être à l’écoute, mais lui, c’était tout le contraire », dit-il à propos de Laurent Pietraszewski, qu’il décrit comme un homme « carriériste », qui » licenciait à tout-va. C’est un homme hypocrite et méchant ».
« Des DRH, j’en ai connu d’autres, certains étaient vraiment humains, c’étaient des personnes fabuleuses, mais lui, ce n’est pas le cas », déplore-t-il. Un ancien directeur des ressources humaines d’un autre magasin du groupe Auchan dans le Nord, qui a côtoyé à ce titre Laurent Pietraszewski dans les années 2000 sans travailler avec lui, se souvient au contraire de « quelqu’un de très ouvert, proche des collaborateurs, proche du syndicalisme également ». « Ca ne m’étonne pas qu’aujourd’hui il soit mis en avant, il a vraiment une capacité » au dialogue social, estime ce cadre qui souhaite rester anonyme.